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Compteurs Linky et Gazpar : Les communes rebelles sont-elles victimes d’intimidation ?
Article mis en ligne le 7 mars 2016

ENQUETE Information ou pression ? Certains élus s’inquiètent des courriers et courriels reçus les invitant à ne pas interdire l’installation des compteurs dits « intelligents »…

Saint-Macaire (Gironde) a été la première commune de France à refuser d’accueillir sur son territoire Linky et Gazpar, les nouveaux compteurs d’électricité et de gaz. Pour une raison simple : cette nouvelle génération de boîtiers, dits « intelligents », pourrait nuire à la santé des habitants.

20 Minutes l’annonçait début décembre. Depuis, Saint-Macaire (Gironde) a fait des émules : 27 communes ont pris des mesures, dont 23 des délibérations visant à interdire l’installation des nouveaux boîtiers. C’est le cas de Loubaut (Ariège), de Calès (Dordogne) ou encore de Larnod (Doubs).
« Notre but n’est pas de mettre la pression »

En début de semaine, ces villes ont, comme toutes les communes françaises, reçu un courrier signé de la main de Philippe Monloubou, patron d’ErdF, expliquant vouloir répondre « aux difficultés que certains [maires] ont porté à [sa] connaissance concernant le déploiement des compteurs Linky ». Le même jour, elles ont aussi réceptionné un courriel de Maire-Info, le quotidien de l’Association des maires de France (AMF), les alertant sur le risque juridique à prendre des délibérations anti-compteurs nouvelle génération. (...)

Pour Stéphane Lhomme, conseiller municipal de Saint-Macaire, il s’agit là d’une « opération simultanée de pression sur les élus locaux afin de les intimider et de les dissuader de rejoindre le front du refus ». « Pas du tout ! », rétorque-t-on à l’AMF. « L’article détaille seulement les résultats d’une analyse juridique commandée par la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) et réalisée par un cabinet d’avocats indépendant. » (...)

« Se tenir à moins de deux mètres d’un compteur »

Mais cette analyse ne dit pas un mot de la déclaration de Pierre Le Ruz, le président du Criirem. En juin 2015, il affirmait que le gouvernement avait fait « une présentation très malhonnête de [son] expertise ». Il confirmait le risque sanitaire – cancers, électrosensibilité – à long terme, expliquant qu’il « faut se tenir à moins de deux mètres d’un compteur pour éviter les ondes dangereuses », une règle particulièrement difficile à observer en habitat collectif.

L’analyse juridique n’évoque pas non plus l’étude de Lerch 2015, qui « confirme le rôle des radiofréquences dans la promotion de tumeurs chez la souris » et ce, même quand les rongeurs sont soumis « à des niveaux inférieurs aux normes d’exposition du public en vigueur », explique l’association Priartem. (...)

En revanche, l’analyse juridique précise que « l’état des connaissances scientifiques étant par nature évolutif, les autorités publiques doivent veiller à mettre en œuvre des procédures d’évaluation du risque, même en aval de toute prise de décision ».

C’est précisément ce que demande le Criirem. (...)

De son côté, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) prépare deux rapports dont la publication est prévue dans l’année. Le premier portera sur les risques spécifiques de l’exposition des enfants aux radiofréquences, le second fera un état des lieux des connaissances liées à l’électrosensibilité, une pathologie liée à l’exposition aux champs électromagnétiques et en constante progression.