SNCF : 1938-2021 ? Cet automne, la société nationale perdra vraisemblablement son monopole sur le réseau ferroviaire français. C’est en tout cas ce que souhaite la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui a appelé ses élus à choisir la société privée Transdev pour assurer la liaison entre Marseille et Nice. Si les élus régionaux confirment ce choix le 29 octobre, il s’agirait de la toute première ligne échappant à la SNCF.
En dépit de ce revers, SNCF Voyageurs se montre bon joueur et « souhaite le meilleur succès à Transdev, dans l’intérêt des voyageurs et du développement du transport ferroviaire dans la région » (...)
Trois entreprises étaient en lice pour obtenir cette liaison qui concerne 10 % du trafic régional : la SNCF, Thello, une filiale de la compagnie publique des chemins de fer italienne Trenitalia et Transdev. (...)
Dans son offre, cette société privée prévoit un doublement du trafic dès 2025, avec 14 allers-retours quotidiens contre sept actuellement, pour un prix censé rester « équivalent ». A voir si les promesses seront tenues...
Les conséquences du Pacte ferroviaire de 2018
En revanche, la SNCF conserve l’exploitation des lignes « Azur » qui inclut les liaisons entre Les Arcs-Draguignan et Vintimille (Italie), ainsi que Nice-Tende et enfin Cannes-Grasse où l’entreprise publique était seule en lice. Ce second lot est estimé à 1,5 milliard d’euros et représente 23 % du trafic de la région, ce qui constitue « une très grande fierté pour l’ensemble des cheminots de SNCF voyageurs », renchérit la société dans son communiqué.
La mise en concurrence de la SNCF se trouvait au cœur du Pacte ferroviaire voté en juin 2018 par le Parlement. Depuis décembre 2019, les régions ont le droit de lancer des appels d’offres ou d’attribuer directement des contrats à la SNCF, jusqu’à la fin de l’année 2023. Cette ouverture a été étendue aux TGV en décembre 2020. La loi prévoyait aussi l’arrêt des embauches au statut de cheminot à partir du 1er janvier 2020 ainsi que le morcellement de la SNCF en plusieurs sociétés anonymes. Les cheminots avaient d’ailleurs manifesté par milliers, notamment à l’appel de la CGT, pour s’y opposer.
Il y a trois ans, dans nos colonnes Sylvain, un conducteur de TGV, avait fait part de son inquiétude concernant l’avenir du rail. Ce dernier se dessine désormais sous nos yeux.