C’est une victoire pour vingt familles Rroms, mais aussi pour toutes celles et ceux qui entendent faire valoir leur droit à un hébergement d’urgence.
En effet, ce jugement vient confirmer que l’Etat a des obligations envers toute personne en situation de détresse et qu’il ne peut s’y soustraire sous peine de constituer une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale.
Ce droit à l’hébergement d’urgence contraint l’Etat à mettre en œuvre un dispositif transitoire d’accompagnement en direction de chaque personne en situation de détresse, avec pour objectif de lui faire bénéficier d’une solution durable d’hébergement ou de logement.
Ce dispositif transitoire d’hébergement d’urgence est donc à distinguer de la « mise à l’abri » dans le cadre de la campagne hivernale.
Le préfet, c’est-à-dire l’Etat français, est tenu de proposer des solutions d’hébergement qui respectent les dispositions des articles L.345-2-2 et L.345-2-3 du Code de l’action sociale et des familles.
Depuis le début, nous menons cette lutte avec les familles réfugiées à la Bourse du travail avec ces objectifs :
faire reconnaître les droits des personnes les plus démunies, discriminées, stigmatisées ;
rappeler l’Etat à ses obligations, au respect des principes et lois de la République ;
nous opposer aux politiques de répression des pauvres quelle que soit leur origine, et dénoncer l’absence de lutte politique contre les véritables causes de la pauvreté.
En cédant sur les droits des personnes les plus fragiles (sans papiers, sans domicile fixe, sans travail…), nous risquons de perdre les droits de chacun à vivre dignement.
Ce combat est le combat de tous.