Les privatisations se multiplient dans l’UE. Pris à la gorge, les gouvernements sacrifient leurs industries nationales. La crise de la dette terrifie les gouvernements européens
Astreints à la rigueur, les pays peinent à remplir leurs caisses et doivent limiter leurs emprunts sur les marchés financiers. Alors, afin de trouver de l’argent frais, ils vendent leurs participations dans des entreprises totalement ou partiellement publiques. Une vague de privatisation qui touche aussi bien l’Angleterre que les pays méditerranéens, comme l’Italie ou la Grèce et des secteurs aussi variés que les postes ou la police. (...)
La privatisation de l’Europe est méthodiquement et inexorablement menée. Comme l’a écrit Paul Krugman, prix Nobel d’économie : »Il n’a jamais été question de rétablir l’économie. La pression en faveur de l’austérité, c’était pour utiliser la crise. Pas la surmonter ». Chaque jour, les faits lui donnent raison. La crise fait partie de la stratégie du choc.
Pour la Grèce, la destruction des biens communs est telle qu’on a parlé de « plus grand programme de cessions au monde ». En Espagne la privatisation du secteur de la santé n’a pas fini de provoquer des « broncas ». (...)
une question doit se poser pour les dirigeants britanniques mais aussi pour ceux des autres Etats qui participent à cette braderie permanente. Pourquoi considèrent-ils comme inacceptable qu’un Etat finance des entreprises publiques, cela constituant des dépenses que vu la situation économique il ne saurait se permettre, tout en estimant qu’il est dès lors logique de les privatiser à bas prix – comme les autoroutes françaises – pour les subventionner par la suite, alors que la majorité des bénéfices sera empochée par les actionnaires ?
Sont-ils fous, incompétents, irresponsables, idéologues ou complices ? A vous de vous faire une opinion. La nôtre est faite.