
Alors que dans les pays de l’Union européenne, le plan d’action pour l’immigration et l’asile tente vainement d’assurer « une distribution équitable de certains réfugiés » et que la France ne trouve pas les moyens d’en prendre sa très modeste part, dans un village de Calabre, depuis 1998 de nombreux migrants de toutes origines sont accueillis et semblent s’intégrer sans difficultés particulières.
Spontanément les habitants soutenus par le maire, ont décidé d’accueillir les migrants, de céder des logements vides à ceux qui avaient besoin d’un toit. C’est ainsi que 55 Kurdes parmi les 300 arrivés en 1998 ont décidé de s’installer définitivement à Riace. Parmi eux Baïram, charpentier, a pris part à la restauration des maisons abandonnées dans l’idée au départ de favoriser le tourisme, puis pour loger les migrants. La communauté de Riace est ainsi devenue la première à accueillir convenablement des réfugiés, à les héberger comme des êtres humains. L’école a ré-ouvert, l’institutrice donne des cours d’Italien aux immigrés. L’église, pleine à craquer, baptise les petits immigrés, donne la parole aux musulmans et la célébration des deux saints Cosma et Damiano est l’occasion de réunir tout le village pour une énorme fête où vieux Calabrais et jeunes immigrés sont réunis sur des danses traditionnelles.
Les derniers migrants arrivés racontent en peu de mots des souvenirs qu’ils voudraient certainement oublier : les camps en Lybie, les viols, les traversées dans des bateaux « pourris », des jours sans boire ni manger, les morts qu’on jette à la mer… (...)