Lancée il y a moins d’un an, la formation de Pablo Iglesias bouleverse le paysage politique espagnol. Les sondages lui octroient une possible victoire aux élections générales de 2015. Ce parti est parvenu à capter le « basta ya » généralisé d’une société en rupture avec les institutions.
Dans la famille Caballero Gonzalez, commençons par Jordi. Mécanicien de soixante et un ans, il est au chômage, comme 6 millions d’Espagnols. Sans détour, il affirme qu’il votera, l’an prochain, lors des élections générales, Podemos. Interrogez Flora, cinquante-sept ans, femme au foyer, vous obtiendrez la même réponse. Idem pour leur fils, Javi, vingt-huit ans, technicien en systèmes informatiques. Le programme de la formation, qui a vu le jour il n’y a même pas un an, en janvier 2014, ne circule pas. En tout cas, pas entre leurs mains. (...)
Un récent sondage confirme les enquêtes de ces derniers mois : Podemos se hisse en tête des intentions de vote avec 28,3 %, dépassant la droite, larguant, loin, le Parti socialiste, et laminant les autres formations qu’elles soient nationalistes ou à la gauche de la gauche, comme Izquierda Unida (IU). La formation est un phénomène, à l’origine d’un big bang.