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Les mouvements sociaux ouest-africains réclament un retour du Forum Social Mondial au Sud !
Article mis en ligne le 1er août 2016
dernière modification le 26 juillet 2016

A quelques semaines du Forum Social Mondial prévu à Montréal du 9 au 14 août 2016, le mouvement social ouest-africain, au nom de tout le mouvement social africain, chantre des résistances actuelles sur le continent martyr qu’est l’Afrique, se voit cependant exclu de la dynamique de la résistance globale au néolibéralisme. Car, difficultés d’accès au visa canadien, la cherté des billets d’avion sur Montréal et le manque de communication avec les mouvements sociaux africains ont rendu incertaine la participation des mouvements sociaux du Sud au Forum Social Mondial 2016.

Nous femmes, hommes, jeunes, étudiant-e-s paysan-ne-s, commerçant-e-s, chercheurs, migrant-e-s, activistes sociaux, citoyen-ne-s de l’espace ouest-africain, mobilisés du 13 au 16 juillet à Conakry, République de Guinée, adoptons la présente déclaration à l’occasion de la 5e édition du Forum social ouest-africain qui a porté sur le thème central « Après plus de deux décennies de mondialisation : Quels défis de gouvernance dans un contexte de crises politiques, socio-économiques et sécuritaires et quelles réponses du mouvement social africain ? ».
Les participantes et participants, venu-e-s du Mali, de la Gambie, de la Guinée Bissau, du Togo, du Sénégal, du Nigeria, du Niger, de la Côte d’Ivoire et des différentes régions de la Guinée, se réjouissent de la relance des dynamiques des mouvements sociaux ouest-africains et africains au sein du Forum social qui est en cours depuis bientôt un an.

La nécessité de relance et de réorganisation des dynamiques ont été facilitées par la mobilisation des acteurs sociaux de la sous région lors de la rencontre de concertations et d’échanges tenus en septembre 2015 à Dakar au Sénégal et dont le présent Forum ouest-africain est le couronnement.

Dans ce contexte géopolitique difficile, marqué par de nombreux défis qui se posent au continent, sous fond de crises multiformes (sécuritaire, migratoire, énergétique, économique, climatique, environnementale, politique et alimentaire), les mouvements sociaux ouest-africains ne pouvaient pas restés indifférents compte tenu des enjeux.

Face à la crise globale du système capitaliste et à la faillite du mode de gouvernance néolibéral dicté par les multinationales et les puissances de l’Occident, qui cherchent à reconquérir notre continent, les résistances s’organisent un peu partout dans le monde pour l’avènement d’alternatives durables, respectueuses des droits humains, de l’ équité, de la justice sociale et de l’égalité des chances. L’Afrique est devenu le continent le plus convoité par les puissances économiques et financières qui comptent assurer leurs profits aujourd’hui et dans le futur par l’accaparement des ressources du continent.

Par des accords commerciaux inéquitables comme ceux des APE (Accords de partenariat économique), que l’Union européenne veut imposer aux pays de l’Afrique-Caraïbes-Pacifique, et l’imposition à la tête des pays de dirigeants à la solde du système financier et politique international, le néolibéralisme continue à étendre ses tentacules sur le continent africain au détriment de ses populations.

Cette nouvelle percée néolibérale est rendue possible par les conflits armés et les violences terroristes orchestrées sur le continent par les puissances qui profitent ainsi de l’instabilité des pays pour maximiser leurs profits et leur main mise sur nos ressources naturelles. Les populations africaines privées de leurs droits au travail, à l’alimentation, au logement, à la libre circulation, au libre choix de leurs dirigeants ; et au vu des guerres et catastrophes climatiques qui se multiplient sur le continent, n’ont d’autres options que de prendre la route de l’exil au risque de mourir dans les déserts ou les mers. Les pertes sont énormes avec les naufrages répétitifs des bateaux de migrants. La prise de conscience de cette situation ne pouvait conduire qu’à une remobilisation des forces progressistes et des mouvements sociaux sur le continent.

Regrettant la situation de léthargie que connaît le Conseil du Forum Social Africain, les différentes organisations sociales et les mouvements sociaux sur le continent ont pris l’engagement de participer à la relance des dynamiques sociales afin que le Forum social africain reprenne sa place au sein du Conseil international, ce qui ne fera que renforcer l’espace du Forum social mondial. (...)