L’embarras des supermarchés britanniques quant aux vastes pénuries qui, depuis quelques semaines, vident les étals n’est plus seulement palpable : il est désormais visible, sinon risible.
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Différents supermarchés de la grande enseigne Tesco par exemple, qui pourtant a publiquement vanté une logistique musclée pour faire face à la crise, ont vu leurs rayons fruits et légumes se remplir comme par magie d’oranges, de raison, de carottes, ou d’asperges, provoquant quelques commentaire acides et rires très jaunes mais très britanniques sur les réseaux sociaux.
Durables, ces pénuries ne sont pas seulement dûes aux complications provoquées par le Brexit pour les importations, pour l’embauche de main d’œuvre dans les fermes britanniques, de conducteurs et conductrices de poids lourds, pour la pénurie de dioxyde de carbone dédié à l’alimentation ou de carburant pour tout le monde.
Décroissance durable
Selon le Guardian, la pagaille aux frontières a été accentuée par l’approche de la période de Noël et un nouvel accroissement des files d’attente à la douane. Surtout, le quotidien souligne que la pratique n’est pas neuve, et explique que ces fruits et légumes en carton résultent en parallèle d’une autre cause, plus structurelle celle-ci : les supermarchés britanniques sont trop grands. (...)
L’arrivée des hard discounters comme Aldi ou Lidl a ainsi forcé certains d’entre eux à baisser le nombre de références et produits proposés à leur clientèle, afin de faire baisser les coûts et de rester compétitifs. (...)
La disette provoquéepar le duo infernal Brexit et pandémie n’a fait qu’amplifier le phénomène. La Grande-Bretagne serait-elle en train d’expérimenter, à son corps défendant, une première forme de décroissance ?