Le Parlement valide l’ouverture du marché ferroviaire à la concurrence
Ce mercredi 26 février le Parlement européen a adopté les cadres de ce que l’on appelle le 4ème paquet ferroviaire. Cet ensemble de 6 textes de lois (3 directives et 3 règlements), marque une nouvelle tentative de la Commission pour casser les entreprises publiques de transports de passagers par rail et pour ouvrir totalement le marché ferroviaire à la concurrence.
Un rythme soutenu depuis plus dix ans pour l’ouverture
Depuis les premiers textes de 2001 cherchant à ouvrir d’abord le marché du fret en 2007, puis du transport international de passagers en 2010, ce sont 3 séries de lois et une refonte de tous ces textes qui ont été adoptés en un peu plus de dix ans.
Ce rythme soutenu démontre deux choses : l’obsession de la Commission à ouvrir le marché du transport sur rail coûte que coûte et l’absence total d’évaluation des conséquences des différentes libéralisations.
Les exemples sont pourtant nombreux - de la chute du fret par rail en France, aux incidents dus à l’état déplorable du service aux passagers au Royaume-Uni pour s’interroger sur le bien-fondé de cette ouverture et sur ses conséquences pour le service public du rail. (...)
Il est prévu la libéralisation du transport national de voyageur d’ici décembre 2019. A cette date, tous les nouveaux contrats, ou les renouvellements de ceux terminant à la fin de l’année 2022 suivront de nouvelles règles de passations de marché. Et pour s’assurer que le marché sera bien ouvert, on impose la présence obligatoire d’au moins 3 opérateurs concurrents dans un pays comme la France. (...)
Faire rentrer la concurrence à tout prix dans un domaine aussi stratégique c’est remettre en cause les conditions de travail des personnels, la qualité du service, les financements croisés (financer les lignes peu rentables, les dessertes locales, par les lignes les plus rentables, celles à grandes vitesses) et surtout la notion même de service public. (...)