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RFI à bord de l’Ocean Viking : faire face au vent !
Article mis en ligne le 16 mars 2021

L’Ocean Viking, le bateau de l’organisation SOS Méditerranée, effectue une nouvelle campagne de sauvetages en Méditerranée centrale. En n janvier et février, le navire a secouru 796 personnes parties de Libye vers l’Europe. RFI embarque à son bord pour cette mission. Chaque jour, nous recevons le carnet de bord de notre envoyé spécial Guilhem Delteil.

Dimanche 14 mars : l’inquiétude météorologique

S’il faut toujours "une main pour le bateau" afin de se stabiliser (cf carnet de bord de lundi 8 mars), il faut également constamment garder un œil sur la météo. Les prévisions à trois jours sont regardées avec attention. Ces dernières heures, la puissance du vent a augmenté. Il est actuellement d’une vingtaine de nœuds (37 km/h). La mer, plate jusqu’à samedi soir, a désormais des vagues de deux mètres. Pour l’équipage de navigation, le facteur joue sur les trajectoires possibles et le temps pour atteindre ses objectifs. Avec un vent arrière, l’Ocean Viking est pour l’instant porté par les éléments.

Une force de vent accrue signifie aussi un roulis qui s’intensifie. Même pour des marins expérimentés, les corps doivent s’adapter. Et face aux inquiétudes ou interrogations des novices des traversées marines, les habitués, prévenants, prodiguent leurs conseils pour combattre le mal de mer. Chacun a sa recommandation : la tisane au gingembre, faire de l’exercice, se reposer, bien manger… ou prendre un cachet. (...)

Mais le facteur météorologique est avant tout scruté pour les conséquences qu’il a sur les opérations. "Quand le vent vient du nord et souffle sur la côte libyenne, ça empêche les départs. Il faut s’imaginer que ce ne sont pas des bateaux capables de se propulser vraiment", explique Claire, l’une des marins sauveteuses à bord de l’Ocean Viking. "Ca va être difficile pour eux d’aller contre les éléments. Rien que la force du vent et des vagues les empêche de partir", poursuit la jeune femme qui mène des opérations de sauvetage en Méditerranée centrale depuis deux ans.

À l’inverse, une mer calme le long des côtes libyennes a tendance à favoriser les départs. Et les prévisions météorologiques laissent entrevoir une situation où dans les prochains jours, la mer pourrait être agitée au large mais calme le long des côtes libyennes. "C’est le pire scénario pour nous", juge Nicola Stalla, le coordinateur des opérations de recherche et de sauvetage (...)

. "Le mauvais temps est un facteur en plus qui fait que les gens sont en danger. Leur bateau sert déjà à peine à flotter. Quand la météo se dégrade, leur temps de survie en mer est diminué", abonde Claire. (...)

Sur une mer agitée, les conditions d’intervention sont également plus compliquées (...)

Avec le vent, quand les gens sont dans l’eau, on les voit moins. Une tête d’être humain entre deux vagues, c’est tout petit", précise Claire. Plus que jamais, le facteur temps devient alors fondamental. D’autant que les vagues peuvent remplir l’embarcation en détresse. "Quand il y a du mauvais temps, tout est compliqué", résume la marin sauveteuse. (...)