Les événements se précipitent jusqu’à se télescoper. Lors de son discours devant le Parlement, dimanche 8 février, Alexis Tsípras insiste quant à son obligation politique et morale : ne pas dévier du programme sur lequel il a été élu. Ses priorités : faire face à la crise humanitaire, restaurer la dignité humaine, populaire et nationale, “notre grand critère non négociable, c’est l’intérêt national”, a-t-il insisté. Toutefois, la porte reste ouverte à la négociation avec les partenaires au sein de l’UE, dirigeants néo-impériaux Allemands compris.
(...) En tout cas, la nouvelle géopolitique de la Grèce en l’Europe, au demeurant assez proche du Gaullisme sous certains aspects, vient obligatoirement concurrencer le tristement seul européisme actuel, celui du totalitarisme bancocrate, supposé issu de... Charlemagne et donc venant de loin !
Yanis Varoufákis... le Troïkophage, d’après la récente imagerie populaire... électronique, représentera cette nouvelle Grèce à l’Eurogroupe de Bruxelles... et des Carolingiens nouveaux. Ce même moment (mercredi 11 février), les Grecs (comme de nombreux autres Européens) occuperont les rues et les places par milliers pour dire “Non” à l’européisme austéritaire et peut-être bien, à l’européisme tout court.
Parallèlement, Panagiótis Lafazánis, porte-parole du Courant de gauche au sein de SYRIZA, lequel n’est pas opposé à une sortie de la Grèce de la zone euro, bien au contraire, (et) actuel ministre de la Restructuration de la production, de l’Environnement et de l’Énergie, se rend cette semaine à Pékin après invitation du Premier ministre de la République populaire de Chine. Entre-temps, le ministre Panagiótis Lafazánis, vient d’annoncer la couleur... rouge, quant à la politique de son ministère, dans un discours prononcé devant le Parlement mardi 10 février : “Nous pouvons faire des économies de l’ordre de 20% à 40% s’agissant de la production de l’énergie électrique. C’est ainsi que nous comptons réduire autant le coût au niveau des citoyens. Il va aussi de soi, que toute privatisation du secteur sera désormais interdite et que nous ferons alors tout, pour récupérer les structures déjà privatisées” a-t-il déclaré. (...)
La Grèce change. “Nous n’avons qu’un seul engagement - servir les intérêts du peuple, le bien de la société”, a dit Alexis Tsípras, visiblement ému devant l’Assemblée, ajoutant que telle est la “décision irrévocable” de son gouvernement, à savoir, de mettre en œuvre les promesses de campagne “dans leur intégralité”.
Le Premier ministre a dit que le gouvernement ne chercherait pas une extension du “plan de sauvetage” de la Grèce, notant que cela serait équivalent à une extension d’erreurs et de catastrophes, et a ainsi réitéré les demandes grecques pour une phase de transition (“programme-pont”) jusqu’à ce qu’un “accord mutuellement acceptable” soit atteint avec les créanciers. “Nous n’avons pas l’intention de menacer la stabilité en Europe”, a-t-il précisé, ajoutant toutefois qu’il ne négociera pas la souveraineté du pays. “Notre pays ne reçoit plus d’ordres par e-mail”, a-t-il lancé, (voir aussi sur okeanews.fr).
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Les bouquinistes d’Athènes retrouvent autant en ce moment le... meilleur de la mémoire historique, à proposer à leurs clients, tandis que la devise du pays (et des insurgés de la Révolution de 1821) “La Liberté ou la Mort” reparaît sur certains murs d’Athènes actualisée : “Plus jamais ce fardeau” et “La période de la crise a pris fin. Plus de mensonges. La Liberté ou la Mort”.
La mort de la Troïka étant déjà passée pour acquise, elle reste notre liberté à retrouver et cela à tout prix. Car c’est la première fois depuis tant de décennies qu’une ambiance telle règne alors en Grèce. Une moitié pratiquement, parmi les électeurs de la Nouvelle démocratie soutiennent désormais le gouvernement de SYRIZA-ANEL, plus de 70% des Grecs soutiennent leur gouvernement, du jamais vu.
Dans Athènes... les assiégés s’organisent, stockent les denrées alimentaires, fréquentent parfois certaines conférences, par exemple sur le thème de la “Paideía et la conscience nationale en 1821”, (Paideía signifie “éducation” ou “élevage d’enfant”, faisant référence à un système d’instruction de l’ancienne Athènes dans lequel on enseignait une culture vaste). Ces... assiégés donc, vont danser et chanter dans les tavernes, là où il est surtout possible de se restaurer pour dix euros par personne, ceux qui le peuvent encore en tout cas. Et ils n’ont plus peur. (...)
Enfin, il y a certaines bonnes nouvelles. La bourse s’effondre, certaines agences de... connotation ont rabaissé la note de la Grèce et des banques grecques, donc tout va bien. D’autant plus que le gouvernement SYRIZA vient de placer ses (?) hommes aux conseils d’administration de toutes les banques du pays, après concertation avec leurs dirigeants et représentants des actionnaires.
Il semble alors que ces banques, déjà moribondes au demeurant, seraient de fait partiellement étatisées. On s’y prépare ainsi aux suites logiques ou insensées, tout le monde remarque qu’à Athènes certains guichets automatiques sont déjà hors-service ou vides, sans que cela ne provoque tant d’émotions que par le passé. Plus de la moitié de la population ne fait que survivre, aux dernières infos... pratiques dans les medias, un homme de 32 ans, au chômage et père d’un enfant, se dit prêt à passer une annonce pour vendre son rein, histoire de pouvoir nourrir ses enfants.
Les citoyens stockent ainsi de la nourriture et offrent... leur sourire parfois à tout crin. Voilà que le monde n’est plus le même et que le mémorandum ne reviendra plus, dans les mentalités en tout cas. Le problème c’est qu’une fois n’est pas coutume, ce même esprit est autant partagé par les dirigeants de la Grèce, cela, dans un moment exceptionnel en effet, où les gouvernés ne sont pas abusés par les marionnettes politiques habituelles. (...)
Je rappelle une fois de plus, que la suite au système prétotalitaire de l’Union européenne sera le Traité transatlantique. Négocié en secret, ce projet ardemment soutenu par les multinationales, leur permettrait d’attaquer en justice tout État qui ne se plierait pas aux normes du libéralisme, l’austérité en Europe imposée par les “règles de l’Euro” n’est que l’avant goût. Comme le soulignaient déjà en 2013 les analystes du “Monde Diplomatique” : (...)
Panos Kamménos, ministre de la Défense, vient de préciser lundi 9 février dans une interview, que d’autres sources de financement des besoins immédiats de la Grèce existent, au cas où la BCE fermerait les robinets. Il a évoqué la Chine, la Russie et les États-Unis, en ajoutant que par la même occasion la Grèce ne quittera pas la zone euro. “Nous avons un Plan-B” a-t-il dit.
Ur un tout autre terrain, mon ami Yórgos Vichas, cardiologue et homéopathe, fondateur en 2011 de la Clinique Communautaire Métropolitaine à Ellinikón près d’Athènes, la première clinique communautaire volontaire à Athènes ayant pour but de donner gratuitement, les premiers soins nécessaires aux personnes en difficulté sociale, ne baisse pas la garde.
Sur les ondes de la radio 105,5 (SYRIZA), il a rappelé le gouvernement à... ses urgences : (...)
Nos concitoyens victimes de la guerre économique attendent, et attendent toujours dans l’urgence. Avoir bien voté ne nous rend pas irresponsables, bien au contraire. (...)
Les événements se précipitent jusqu’à se télescoper. Mercredi 11 février, nous serons tous présents devant notre Parlement lors du grand rassemblement citoyen, pour réitérer notre immense NON et soutenir (de manière toujours ouverte, c’est à dire critique) nos ministres... “Sans Cravates” présents à l’Eurogroupe. Bravant le froid et bravant notamment l’irrationnel européiste. L’espoir est en marche