
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est prononcé, mercredi soir, sur un projet de résolution réclamant un cessez-le-feu et l’accès humanitaire à Gaza. Cette tentative de faire pression sur Israël s’est heurtée à un nouveau veto des États-Unis, qui a accusé le texte de "saper" les efforts diplomatiques pour une trêve.
Silencieux sur ce dossier depuis un an, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est prononcé, mercredi 4 juin, sur un projet de résolution réclamant un cessez-le-feu et l’accès humanitaire à Gaza. Mais cette tentative de faire pression sur Israël s’est heurtée à un nouveau veto des États-Unis – le premier depuis la nouvelle administration Trump – qui ont accusé le texte de "saper" les efforts diplomatiques pour une trêve.
Le texte présenté par les dix membres non permanents du Conseil de sécurité a recueilli 14 voix pour et une contre.
Ce véto "envoie le message extrêmement dangereux que les vies de deux millions de Palestiniens [...] ne comptent pas", a fustigé l’ambassadeur pakistanais Asim Iftikhar Ahmad, y voyant un "feu vert pour l’annihilation" des Palestiniens de Gaza et une "tache morale sur la conscience" du Conseil.
"Le silence ne peut pas défendre les morts, ne peut pas tenir la main des mourants, ne peut pas affronter les rouages de l’injustice", a ajouté son homologue algérien Amar Bendjama.
"Alors que l’humanité est mise à l’épreuve en direct depuis Gaza, ce projet de résolution est né de notre sens commun des responsabilités. Responsabilité envers les civils de Gaza" et les otages, "responsabilité devant l’Histoire", a insisté de son côté l’ambassadeur slovène Samuel Zbogar. "Assez, c’est assez, c’est assez !", a-t-il lancé.
Tandis que la France et le Royaume-Uni ont exprimé leur "regret" du résultat du vote, l’ambassadeur chinois Fu Cong a directement mis en cause les États-Unis, les appelant à "abandonner les calculs politiques et adopter une attitude juste et responsable". (...)
Le nouveau projet de résolution, consulté par l’AFP, "exige[ait] un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent" et la libération sans condition des otages. Soulignant la "situation humanitaire catastrophique" dans le territoire palestinien, il réclamait la levée "immédiate et inconditionnelle de toutes les restrictions à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et sa distribution sûre et sans entrave à grande échelle", y compris par l’ONU. Mais les États-Unis, alliés d’Israël, y ont mis leur veto. (...)
Dans le contexte de paralysie du Conseil, l’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour en a appelé à toutes les capitales. "Chaque pays a l’obligation d’agir. Agissez maintenant, agissez fermement, agissez pour mettre fin à l’impunité, agissez pour mettre fin aux atrocités. Agissez pour l’humanité", a-t-il plaidé, annonçant qu’il allait se tourner vers l’Assemblée générale pour un nouveau vote. (...)