
Le juge des référés du tribunal administratif de Paris a ordonné jeudi, et dans un délai d’un mois, l’évacuation des 300 jeunes migrants mineurs qui occupent le théâtre de la Gaité Lyrique depuis la mi-décembre 2024. Les justification de l’expulsion reposent sur des "risques sanitaires" lié la promiscuité et des risques d’incendie.
Le tribunal ajoute que l’occupation empêche également le bon fonctionnement du théâtre, qui a été contraint d’annuler ou de reporter ses manifestations.
Depuis le 10 décembre, environ 200 mineurs isolés - aussi appelés mineurs non accompagnés (MNA) - ont investi les locaux de la salle culturelle, située dans le 3e arrondissement de Paris, avant d’être rejoints par plus d’une centaine d’autres jeunes.
Les salariés de la Gaîté Lyrique se sont toujours dits sensibles à la cause de ces jeunes sans-abri - surtout en plein hiver. David Robert, porte-parole du théâtre, avait déclaré qu’il était "impensable, au risque de les mettre en danger, de rejeter ces personnes à la rue, au milieu du mois de décembre, alors que les températures avoisinent 0°". (...)
Mais les salariés de la Gaité lyrique appelaient aussi à "une résolution rapide de la situation" en raison de l’inadaptabilité du lieu. "La Gaîté Lyrique n’est pas un centre d’hébergement d’urgence. Dans les espaces occupés, les conditions sanitaires se dégradent de jour en jour tandis que les tensions et les risques ne cessent de croître", ont aussi déclaré dans un communiqué les salariés. (...)
La Gaité lyrique s’inquiète aussi de son état de santé financier. (...)
"Nous appelons donc à l’urgence d’une résolution rapide"
Le lieu avait donc demandé l’aide la Ville. (...)
"Nous appelons donc à l’urgence d’une résolution rapide de la situation par une mise à l’abri des jeunes", ont encore écrit les salariés dans le communiqué. (...)
L’hébergement des sans-papiers relève des compétences de l’État et pas de la Ville de Paris. Les jeunes étrangers dorment généralement sur les trottoirs, faute de mieux, quand des gymnases parisiens ne leur sont pas proposés. Parmi eux se trouvent des nouveaux arrivants mais surtout des jeunes en recours - c’est à dire refusés par un département car considérés comme majeurs mais faisant appel de cette décision. En attendant la réponse d’un juge pour enfants, ils restent à la rue.