La campagne nationale de mesure des composés émergents dans l’eau potable menée par l’Anses de 2023 à 2025 s’est intéressée aux PFAS. La présence de substances appartenant à ce vaste groupe restait en effet jusqu’à présent insuffisamment documentée dans l’eau destinée à la consommation humaine. Sur les 35 PFAS recherchés, 20 ont été détectés dans des échantillons d’eau brute et 19 dans les échantillons d’eau distribuée au robinet. Certains ne sont présents que dans un seul prélèvement, tandis que d’autres sont plus fréquemment retrouvés, notamment le TFA, détecté dans 92 % des prélèvements d’eau distribuée comme d’eau brute. Les résultats de la campagne montrent que les concentrations des substances PFAS mesurées dans la grande majorité des prélèvements analysés sont inférieures aux limites règlementaires lorsqu’elles leur sont applicables.
Mieux connaitre la contamination de l’eau destinée à la consommation humaine
L’Anses mène régulièrement des campagnes pour mesurer la présence de composés émergents dans l’eau. L’objectif est d’améliorer la connaissance de la contamination des eaux brute et distribuée au robinet en France. Les composés ciblés lors de ces campagnes sont sélectionnés soit parce qu’ils ne font pas partie de la surveillance règlementaire de l’eau, soit parce que les données disponibles sur leur présence sont parcellaires. La campagne débutée en 2023 a porté sur des substances du groupe des PFAS (composés per- et polyfluoroalkylés).
Ces dernières années, ces substances ont fait l’objet de nombreux travaux menés notamment par l’Anses pour améliorer leur détection, connaître leur présence dans l’environnement et évaluer leur toxicité potentielle. Pour autant, la présence des PFAS dans l’eau de consommation est encore insuffisamment connue. Seules quelques-unes de ces substances font l’objet d’une surveillance.
La Directive européenne relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine a fixé une première liste de 20 PFAS à surveiller dans l’eau distribuée en France au plus tard au 12 janvier 2026. Ainsi, cette campagne de mesure de l’Anses visait à disposer d’un état des lieux de leur présence avant cette échéance et à identifier d’autres substances PFAS susceptibles d’être surveillées en complément.
35 PFAS recherchés dans l’eau du robinet (...)
Certains PFAS sont plus fréquents que d’autres (...)
Des résultats indispensables pour renforcer la surveillance des PFAS dans l’eau
Les résultats de cette campagne complètent l’expertise de l’Anses publiée en octobre 2025, dans laquelle l’Agence a formulé des recommandations pour améliorer la surveillance des PFAS dans différents compartiments, dont l’eau. Certains PFAS détectés lors de la campagne de mesure pourraient être intégrés dans le plan pérenne de surveillance de l’eau, comme le recommande l’expertise. C’est notamment, parmi les PFAS à chaîne ultra-courte du TFA et, parmi les PFAS conventionnels, du 6:2 FTSA, plus fréquent parmi ceux non inclus dans la directive.