
Elles s’appellent Camille, cheffe de l’équipe de protection, Manon, référente bénévole à Marseille, Luisa, coordinatrice des sauvetages sur l’Ocean Viking, Sophie, co-fondatrice et directrice de SOS MEDITERRANEE, ou Camille, photographe à bord. Mais aussi Mercury, Marina et Hiyab qui, portées par une détermination extraordinaire, ont affronté les pires épreuves durant leur parcours migratoire. Des femmes dont l’histoire diffère, mais que le courage a rassemblées en pleine mer, sur le navire de SOS MEDITERRANEE.
(...) Du courage, il en a fallu à Mercury*, cette Éthiopienne qui a vu sombrer dans la folie de nombreuses personnes enfermées dans les centres de détention libyens, rouées de coup, violées, affamées… Grâce à une résilience exemplaire, elle a enfin réussi à quitter cet enfer : « Quand j’ai pris la mer, je n’avais pas peur de mourir, je craignais seulement que les garde-côtes libyens nous trouvent ».
Hiyab*, 17 ans au moment de son sauvetage, a quitté le Soudan en guerre à 14 ans et a parcouru des milliers de kilomètres seule avant d’être à son tour capturée et enfermée en Libye. Sa détermination a finalement porté ses fruits à sa quatrième tentative de traversée. « Lorsque j’ai traversé la mer la première fois, j’étais enceinte. La deuxième fois, j’étais également enceinte, et j’ai accouché en prison**. La troisième fois, j’ai essayé de traverser avec ma petite fille, mais nous avons été renvoyées en prison ».
Marina, jeune Kurde militante, a voulu s’ériger contre l’oppression des femmes dans son pays, l’Iran, mais c’est par le fouet qu’on lui a répondu. Les épreuves qui ont jalonné sa route n’ont fait que conforter sa capacité de résistance et son désir de liberté. « Je proteste pour mes droits, pour ma liberté, pour les femmes en Iran. La situation des femmes dans ce pays est insupportable ».
Des femmes de convictions à terre et en mer (...)
En mer, l’association développe une politique de ressources humaines qui cherche à équilibrer le ratio femmes-hommes, traditionnellement plus masculin. « Je pense que les femmes sauveteuses permettent d’effacer les carcans du genre, de démanteler les stéréotypes qui veulent que l’espace maritime soit un espace masculin. Par leur présence en mer, elles éclairent l’existence d’autres femmes, celles qui traversent la Méditerranée, et qui sont souvent invisibilisées de la réalité migratoire en général » témoigne Camille Martin Juan, photographe à bord. Elle rêve d’un monde où règnent « l’altruisme et la solidarité ».
Plusieurs femmes occupent d’ailleurs des postes-clés (...)