
Économistes au laboratoire Triangle, nous participons à la journée de mobilisation du 18 septembre, car l’austérité budgétaire que nous subissons déjà durement dans nos établissements ; et qui sera accentuée par les annonces gouvernementales, contrevient frontalement à nos missions de service public en tant qu’enseignant·es et chercheur·es.
Ces coupes budgétaires suppriment des postes d’enseignant.e.s (titulaires, contractuels, vacataires, etc.) et poussent à la démultiplication des contrats précaires. Elles impactent frontalement les conditions d’enseignement : moins d’heures de formation, moins de temps à consacrer à chaque étudiant.e. Cela fragilise l’accompagnement des étudiant.e.s dans la construction de leur projet professionnel. Cela vide petit à petit la connaissance de son pouvoir de réflexion citoyenne. (...)
Ces coupes budgétaires touchent aussi directement les professionnels non enseignants qui permettent ces enseignements, dans les secrétariats, dans les bibliothèques, dans les services informatiques, de santé, d’entretien etc., indispensables au fonctionnement quotidien du service public d’enseignement. Ces professionnels (Biatss) sont les premiers concernés par une précarité massive, des sous-effectifs et une surcharge de travail chronique. (...)
Qui ignore encore les files d’attente interminables aux banques alimentaires étudiantes ? Il n’est que de passer les mardis soir à la distribution alimentaire de la Maison des étudiants de la Métropole de Lyon pour le constater (...)
Être enseignant.e en France en 2025 ce n’est pas juste s’adapter aux coupes budgétaires. C’est enseigner à des étudiants sans chaises, sans table et sans matériel. C’est ne pas pouvoir accompagner pleinement des étudiant.es en détresse, faute de moyens élémentaires dans les différents services de l’université.
Notre mission de recherche est elle aussi mise en péril par le désengagement budgétaire et par le climat politique. Nous hésitons parfois à prendre la parole dans une ambiance répressive qui n’épargne pas les universités, mettant en danger par glissements successifs, la liberté de parole et d’expression. (...)
Nous ne pouvons plus accomplir pleinement et correctement nos missions si nos tutelles n’ont d’autre orientation que de diminuer les dépenses, réduire les postes, intensifier la sélection par des dispositifs déloyaux vis-à-vis des étudiant.e.s, réprimer les libertés académiques. (...)
À l’occasion de cette journée du 18 septembre, nous choisissons de reprendre collectivement la parole, dans l’élan de confiance que permet ce mouvement collectif, afin de défendre nos missions de service public. Nous prenons la parole ensemble pour faire reculer l’isolement et la crainte auxquels sont confronté.es de nombreux enseignant.e.s-chercheur.e.s comme les personnels et étudiant.e.s de l’université. (...)
À l’occasion de cette journée du 18 septembre, nous choisissons de reprendre collectivement la parole, dans l’élan de confiance que permet ce mouvement collectif, afin de défendre nos missions de service public. Nous prenons la parole ensemble pour faire reculer l’isolement et la crainte auxquels sont confronté.es de nombreux enseignant.e.s-chercheur.e.s comme les personnels et étudiant.e.s de l’université. (...)
Texte collectif rédigé à l’initiative de 16 économistes du laboratoire Triangle – UMR 5206