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À Genève, le Royaume-Uni appelle la Libye à fermer les prisons où sont envoyés les migrants
#ONU #Libye #migrants #immigration
Article mis en ligne le 13 novembre 2025
dernière modification le 12 novembre 2025

De nombreux pays réunis mardi lors d’une assemblée des Nations unies à Genève ont appelé la Libye à protéger davantage les migrants présents sur leur sol et respecter les droits humains. Lors de sa prise de parole, le Royaume-Uni a également demandé à "fermer" les centres de détention où les migrants sont victimes de tortures.

Lors d’une réunion des Nations unies mardi 11 novembre, la Libye a été exhortée à fermer les centres de détention où sont envoyés de nombreux migrants. Plusieurs États, dont la Grande-Bretagne, l’Espagne, la Norvège et la Sierra Leone, ont fait part de leurs préoccupations lors de cette assemblée à Genève, en Suisse.

L’ambassadrice britannique pour les droits de l’Homme, Eleanor Sanders, a appelé à "fermer" les centres de détention où sont envoyés les migrants victimes de "tortures, d’agressions sexuelles et de meurtres", a-t-elle déclaré au micro.

Elle a également demandé que les Nations unies et d’autres organisations aient un accès illimité aux fosses communes où certains corps de migrants ont été retrouvés au début de l’année. Les dépouilles présentaient des blessures par balle, selon une agence onusienne. (...)

L’ambassadeur de Norvège, Tormod Endresen, s’est fait l’écho de cette demande et a lui aussi appelé à la protection des migrants vulnérables et à "cesser immédiatement la pratique de la détention arbitraire" (...)

L’ambassadeur d’Espagne, de son côté, a demandé à la Libye de "ratifier la Convention contre la torture (...) compte tenu des cas persistants de torture et de disparitions forcées" dans le pays.

En Libye, depuis des années, des milliers de migrants sont emprisonnés arbitrairement, torturés, rançonnés et parfois assassinés. Certains d’entre eux sont aussi détenus dans des prisons clandestines tenues par des groupes armés où ils sont victimes de violences et d’extorsion.

Les ONG humanitaires dénoncent et documentent régulièrement les conditions de vie des exilés en Libye, les détentions arbitraires et les violences récurrentes. InfoMigrants publie aussi les témoignages de migrants passés par ce pays considéré comme un "enfer". (...)

Au plus haut sommet de l’État, les auteurs d’exactions sont impliqués (...)

Dans une lettre ouverte aux autorités libyennes publiée parallèlement à la réunion de l’ONU, des groupes de défense des droits humains ont appelé à des réformes, affirmant que les groupes armés opéraient en toute impunité, faisaient obstruction aux tribunaux et commettaient des abus généralisés. (...)

La Libye connaît peu de paix depuis le soulèvement de 2011 contre l’autocrate Mouammar Kadhafi et se trouve aujourd’hui entre les factions rivales de l’est et de l’ouest.

À Genève, Eltaher Salem M. Elbaour, ministre par intérim des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du gouvernement occidental soutenu par l’ONU et basé dans la capitale libyenne, a reconnu que le sort des migrants était préoccupant dans cet État divisé. "Je ne suis pas ici pour brosser un tableau idyllique de la situation des droits humains dans mon pays", a-t-il déclaré.

"Au contraire, je suis venu ici pour réitérer les efforts considérables que nous avons déployés afin de garantir le respect de ces droits malgré les défis que tout le monde connaît en cette période de transition très délicate."

Il a cité comme exemples l’acceptation par son pays de la compétence de la Cour pénale internationale en Libye et la création d’un nouveau comité mixte chargé de traiter la question des centres de détention.