
Les images de cette intervention policière avaient été filmées par l’AFP durant les manifestations organisées à Marseille lors de la mobilisation du 18 septembre.
C’est le parquet de Marseille qui a annoncé ce vendredi 19 septembre avoir ouvert une enquête après la diffusion d’images tournées par l’AFPTV montrant cette jeune femme jetée à terre par des policiers. « Une enquête a été ouverte du chef de violences ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à 8 jours, commis par une personne dépositaire de l’autorité publique et en réunion », a-t-on appris auprès du parquet.
Mais les investigations en lien avec cette vidéo ne s’arrêtent pas là. En parallèle, une autre enquête, interne à la police, a également été ouverte « pour déterminer les circonstances de cette intervention », a annoncé à l’AFP la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN).
Diffusées par de nombreux médias français, et qualifiées de « violences policières » par des responsables politiques, ces images ont été vues plusieurs dizaines de millions de fois et partagées des dizaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux, selon un comptage effectué par l’AFP ce vendredi.
Sur les images disponibles ci-dessus, un policier commence par donner un coup de pied dans les fesses d’une manifestante en train de se relever. Il lui lance alors « casse-toi ». Bien que celle-ci réponde, visiblement secouée, « oui oui, je me casse », un autre la pousse et elle retombe au sol. Avant de partir, l’air apeuré, en disant « pardon, pardon ». En revanche, le journaliste reporter d’images de l’AFP qui a capté la séquence assure qu’avant l’incident, la jeune femme a trébuché et est tombée toute seule sur la chaussée.
« Honteuse agression gratuite »
La scène avait été filmée vers 7 heures du matin jeudi à Marseille, dans le quartier de la Joliette, où des petits groupes de manifestants qui tentaient de se rassembler ont été rapidement dispersés. Lors de l’intervention des forces de l’ordre, une quarantaine de personnes s’étaient mises à courir, poursuivies par des policiers en civil ou en uniforme et casqués au milieu de tirs de gaz lacrymogènes. Des appels avaient été lancés sur les réseaux sociaux pour bloquer dans ce quartier le siège de l’armateur CMA-CGM, propriété du milliardaire Rodolphe Saadé. (...)
« Il y a bien eu des demandes d’évacuation et de sommation. Au regard de cette vidéo rien ne contrevient à la doctrine du maintien de l’ordre », expliquait une source policière à l’AFP jeudi.
Malgré ces explications, l’intervention policière a suscité l’indignation de nombreux internautes et personnalités politiques comme le député de Marseille insoumis Manuel Bompard qui a dénoncé sur X une « honteuse agression gratuite ». La leader écologiste Marine Tondelier a elle jugé que « ces violences policières sont graves. On ne peut pas brutaliser ainsi impunément une manifestante ». (...)