La Chambre américaine des représentants, puis le Sénat, ont voté mardi une mesure pour forcer la publication des documents d’enquête des autorités sur le criminel sexuel Jeffrey Epstein. Donald Trump, un temps fortement opposé au texte, doit désormais le promulguer.
Après le revirement de Donald Trump, qui a longtemps fait pression sur les républicains pour empêcher le processus, le Congrès américain a voté quasiment à l’unanimité, mardi 18 novembre, une mesure destinée à contraindre le département de la Justice à "publier tous les documents et archives" en sa possession concernant le financier new-yorkais Jeffrey Epstein.
La Chambre des représentants a voté à 427 voix pour et 1 contre. Quelques heures après, les sénateurs ont utilisé une procédure particulière pour que le texte soit automatiquement considéré comme adopté, sans débats et sans amendements, une fois qu’il sera reçu de la Chambre. La proposition de loi sera alors envoyée sur le bureau de Donald Trump pour promulgation, le président américain ayant affirmé qu’il signerait bien ce texte auquel il s’est longtemps opposé.
La proposition de loi vise à ordonner au ministère de la Justice "de publier tous les documents et archives" en sa possession concernant le financier new-yorkais, mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels. (...)
Le milliardaire républicain a finalement adopté un ton de nonchalance après le vote à la Chambre, disant "je m’en fiche de quand le Sénat adoptera le texte". "Je veux simplement que les républicains ne perdent pas de vue toutes les victoires que nous avons eues", a écrit le président sur sa plateforme Truth Social.
Avant cela, le milliardaire républicain a réitéré mardi n’avoir "rien à voir avec Jeffrey Epstein", assurant qu’il avait viré le financier de Mar-a-Lago, son luxueux club en Floride, parce que c’était "un pervers malade". (...)
Figures de la jet-set new-yorkaise, les deux hommes d’affaires furent proches à partir de la fin des années 1980 jusqu’à leur brouille au début des années 2000, et avant que les poursuites ne soient lancées quelques années plus tard contre le financier, accusé d’avoir organisé un réseau d’exploitation sexuelle de jeunes filles mineures.
Face au tollé et aux défections croissantes dans son camp avant le vote, Donald Trump avait finalement fait volte-face dimanche et apporté son soutien au texte. "Nous n’avons rien à cacher", avait lancé le président, qui s’était insurgé à nouveau contre ce qu’il considère comme un "canular" monté par l’opposition démocrate.
Le président américain n’a cependant pas expliqué pourquoi il n’ordonnait pas à sa ministre de la Justice de publier directement ces documents, sans passer par un vote au Congrès. "Je n’ai rien à voir avec Jeffrey Epstein", a-t-il réitéré mardi. (...)
Lors d’une conférence de presse devant le Capitole, en amont du vote attendu dans l’après-midi, plusieurs victimes de Jeffrey Epstein ont pris la parole, souvent avec émotion, pour appeler le Congrès à adopter le texte. "L’État ne doit jamais se mettre du côté des prédateurs", a lancé l’une d’entre elles, Lara Blume McGee, qui a dit parler pour la première fois en public de comment Jeffrey Epstein l’avait agressée sexuellement au moment où elle débutait sa carrière de mannequin à New York.