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Mediapart
Affaire Jean Pormanove : les violences en direct reprennent, la justice perquisitionne le « Lokal »
#JeanPormanove #sevicesendirect #Kick #ARCOM
Article mis en ligne le 14 octobre 2025
dernière modification le 11 octobre 2025

Deux des influenceurs niçois qui participaient activement à la chaîne Jean Pormanove ont recommencé à diffuser des mises en scène d’actes de violence. Selon les informations de Mediapart, la justice a ouvert une nouvelle enquête en flagrance vendredi 10 octobre et le lieu de tournage a été perquisitionné.

C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire « Jean Pormanove », le streamer mort en direct après des semaines de maltraitances en août dernier. Selon les informations de Mediapart, une nouvelle enquête en flagrance a été ouverte par le parquet de Nice vendredi 10 octobre, pour violences volontaires en réunion et diffusion d’images d’atteintes volontaires à la personne. Le lieu de tournage des influenceurs niçois, baptisé le « Lokal », a été perquisitionné, et le matériel informatique saisi.

Depuis plusieurs jours, une équipe de streamers, composée en partie d’anciens membres de la chaîne « Jean Pormanove », avait recommencé à mettre en scène des violences physiques et à les diffuser en direct, cette fois sur la plateforme Twitch, comme Mediapart a pu le constater dans des replays des mardi 7 et mercredi 8 octobre 2025. (...)

Dans un extrait, on voit ainsi trois hommes devant une caméra, l’un à terre, tandis que les deux autres lui promettent des gifles. « Coupe la cam ! », lance le leader à une acolyte. La femme s’exécute avec le sourire. Écran noir. On entend une dizaine de coups, des cris de douleur et des rires. La caméra s’allume à nouveau. Les quatre comparses sont hilares.

Le leader de ce nouveau spectacle diffusé en direct s’appelle Gwen C. Comme son frère Owen, il était un membre actif du « Lokal », ce groupe de vidéastes niçois qui mettait en scène des violences sur la plateforme Kick, jusqu’au jour où l’un des souffre-douleurs, Raphaël Graven alias Jean Pormanove, est mort en direct, le 17 août 2025. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de la mort du streamer de 46 ans, qui avait des problèmes cardiaques. (...)

En décembre 2024, Mediapart avait révélé l’existence de ce business de la maltraitance en ligne, provoquant l’ouverture d’une enquête préliminaire aux chefs de violences, diffusion de violences et provocation à la haine contre des personnes handicapées. Deux streamers, Owen C. et Safine, ont été mis en garde à vue en janvier 2025, dans la foulée, et leur matériel a été saisi. Mais ils ont repris les directs quelques semaines plus tard.

Si ces deux influenceurs se font plus discrets depuis le drame du mois d’août, d’autres protagonistes semblent n’avoir toujours pas pris la mesure de la gravité de la situation.
Gwen C. aux manettes d’un « Lokal 2.0 » (...)

Cette fois, tout se passe sur Twitch, une plateforme connue pour être plus stricte en matière de modération – contactée récemment, elle n’a pas répondu aux questions de Mediapart.

Gwen C. a bien conscience de cette surveillance, car il répète à plusieurs reprises qu’il « risque d’être banni » s’il est filmé en train de porter des coups. « Il ne faut pas que ce soit devant la cam, on est sur Twitch, dit-il. Il y a pas moyen de couper la cam ? Il faut que ça soit rapide. Comme ça à chaque fois […] je coupe la cam, je le bastonne. » (...)