
(...) En tant qu’organisations issues des mouvements qui luttent pour la paix, les droits des travailleurs, la justice économique et le climat, nous partageons la conviction que la sécurité collective ne peut être garantie que par la solidarité, en répondant aux besoins fondamentaux de toutes les personnes.
n de richesses sont effarantes.
Le coup d’État des milliardaires : une menace existentielle pour la démocratie, la paix et la sécurité
Malheureusement, notre sécurité collective est aujourd’hui de plus en plus menacée par la concentration de pouvoir et de richesses entre les mains d’une malheureuse alliance entre milliardaires et forces politiques d’extrême droite. Ce coup d’État des milliardaires contre la démocratie exerce déjà une emprise sur les gouvernements et porte atteinte aux institutions multilatérales. Un groupe restreint de personnes et d’entreprises parmi les plus riches a réussi à redéfinir les politiques, les économies et les démocraties pour servir ses propres intérêts, au détriment du bien commun. L’influence de cette élite favorise la montée des régimes autoritaires, prive les populations de leur pouvoir collectif, accélère le renforcement militaire et le changement climatique et détourne des ressources du développement humain et de la consolidation de la paix.
Les conséquences économiques de cette concentration (...)
Ces inégalités extrêmes perpétuent un cycle de pauvreté, de troubles sociaux et d’instabilité politique, contribuant à la montée de l’autoritarisme. L’incidence de ce coup d’État des milliardaires se fait sentir aux quatre coins du monde : sur tous les continents, les gouvernements accordent la priorité à l’expansion militaire plutôt qu’à la protection sociale ou au développement durable, portent atteinte aux droits des travailleurs et font grimper le coût de la vie tout en réduisant les programmes sociaux essentiels.
L’escalade du militarisme
Le militarisme est la conséquence naturelle de cette économie politique du profit à tout prix. Les dépenses militaires ont explosé à l’échelle mondiale (...)
Alors que le militarisme occupe une place centrale, les ressources qui pourraient permettre de relever les défis urgents que posent le changement climatique, la pauvreté et les inégalités sont affectées aux systèmes d’armement, aux courses aux armements de plus en plus nombreuses et aux dangereux conflits géopolitiques.
Cette militarisation est alimentée par la montée des régimes autoritaires tout en les favorisant ; les dirigeants consolident ainsi leur pouvoir en déformant les processus démocratiques, en réduisant les libertés civiles et en réprimant brutalement toute dissidence. L’affaiblissement des structures démocratiques au travail, dans la société et dans les institutions internationales compromet la capacité des citoyens à demander des comptes à leurs employeurs et à leurs gouvernements et à exiger des investissements dans leur bien-être et celui de la planète.
Coûts humains, économiques et environnementaux
Le coût humain du militarisme et de la concentration effrénée des richesses est presque inimaginable. Les conflits militaires déracinent des millions de personnes. Actuellement, plus de 100 millions de personnes dans le monde ont été déplacées à cause de conflits ou de persécutions. Le coût économique est également exorbitant. (...)
En outre, le militarisme aggrave la dégradation de l’environnement. L’héritage des essais nucléaires, la déforestation causée par les opérations militaires et la pollution provoquée par l’utilisation d’armes lourdes et de mines constituent des menaces importantes pour l’environnement. Par rapport à d’autres pays, les forces armées du monde représentent ensemble la quatrième plus grande empreinte carbone, après la Chine, les États-Unis et l’Inde. Cette situation s’aggrave considérablement en période de conflits accrus, tels que ceux qui font rage aujourd’hui.
Un appel à la sécurité commune et à la solidarité
En réponse à ces questions urgentes, nous plaidons pour une réorientation de la manière dont les gouvernements conçoivent la sécurité. Nous appelons à une sécurité commune et à une solidarité, garantissant que le développement humain, la durabilité environnementale, la démocratie et le multilatéralisme priment sur la puissance militaire. Les gouvernements ont la possibilité de prendre des mesures immédiates cette année pour changer de cap , notamment, mais non exclusivement :
- la ratification universelle du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TPNW). (...)
- l’adoption de politiques fiscales progressives garantissant que les individus les plus fortunés et les grandes entreprises paient leur juste part ; et le soutien à une convention-cadre des Nations Unies sur la coopération internationale en matière fiscale. (...)
- l’instauration d’un salaire vital pour tous les travailleurs (...)
- la réaffectation des fonds consacrés aux dépenses militaires aux besoins urgents en matière de développement humain, d’action pour le climat et de santé (...)
- la création d’une institution des Nations Unies chargée de la conversion équitable (...)
- l’extension mondiale des systèmes de protection sociale afin de garantir à tous l’accès aux soins de santé, à l’éducation, aux allocations de chômage, aux pensions et à d’autres services essentiels. (...)
- l’intégration du désarmement et de la durabilité dans les plans d’action pour le climat (...)
C’est maintenant qu’il faut agir
Au cours des prochains mois, bon nombre des gouvernements qui commémoreront le 80e anniversaire des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki enverront également des délégations à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, au 2e Sommet mondial sur le développement social à Doha, au Sommet du G20 à Johannesburg et à la COP30 à Belém. Les mouvements sociaux seront représentés et formuleront leurs demandes lors de tous ces événements. Le moment est venu pour les gouvernements d’écouter :
- Le 80e anniversaire des Nations Unies est l’occasion pour ces gouvernements de réaffirmer les principes fondateurs de l’ONU, à savoir la paix, la sécurité et les droits humains (...)
- le premier Sommet social mondial depuis 30 ans offre l’occasion de faire face aux crises interdépendantes de la pauvreté, des inégalités et de l’exclusion sociale, toutes aggravées par la guerre (...)
- le Sommet du G20 en Afrique du Sud, axé sur la « solidarité, l’égalité et la durabilité », offre aux plus grandes économies du monde une occasion unique d’aligner leurs priorités économiques sur les valeurs de la paix, de la sécurité commune par la solidarité et de la prospérité partagée. (...)
- organisée en Amazonie, la COP30 offre aux gouvernements une occasion unique de garantir que les investissements dans la paix et la durabilité soient au cœur de la réponse mondiale à la crise climatique. (...)