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SOS Mediterranée
Attaque de l’Ocean Viking : retour sur les faits et compilation des éléments publiés par SOS MEDITERRANEE
#SosMediterranee #oceanViking #sauvetages #migrants #immigration #solidarite #rescapés
Article mis en ligne le 22 septembre 2025

Le 24 août 2025, l’Ocean Viking, navire humanitaire de SOS MEDITERRANEE, a été délibérément pris pour cible par les garde-côtes libyens. Cet article propose un récapitulatif complet des événements, réunissant des communiqués de presse, témoignages, vidéos, une note d’information et une analyse médiatique, pour retracer ce qu’il s’est passé, les mesures prises et les demandes formulées par l’association face à cette attaque inédite.

Cet incident n’est pas seulement scandaleux et inacceptable : il démontre une attaque délibérée et ciblée contre notre équipage et nos capacités de sauvetage. Comme nous l’expliquons dans notre communiqué de presse du 25 août ce n’est pas un acte isolé : la Garde-côtière libyenne a un long passé de comportements irresponsables mettant en danger des vies et violant le droit maritime international. Pourtant, les États européens, et l’Italie en première ligne, continuent de la soutenir, l’équiper et la former. Le patrouilleur impliqué, offert par l’Italie en 2023 dans le cadre du programme SIBMMIL, avait déjà été utilisé pour tirer près de nos canots lors d’un sauvetage, sans qu’aucune enquête ne soit jamais ouverte.

Lucille et John, membres des équipes communication de l’association, étaient à bord ce jour-là. Leurs témoignages reviennent sur ces instants où, pendant plus de vingt minutes, l’équipage et les 87 rescapé.e.s ont cru leur dernière heure arrivée, se réfugiant pour partie en urgence dans la citadelle, espace sécurisé du navire, ou s’abritant autant que possible. « J’ai eu extrêmement peur que les garde-côtes montent à bord et nous tuent tous », confie Lucille.

(...)

Nous rappelons enfin qu’en Méditerranée centrale, l’une des routes migratoires les plus mortelles au monde, il est plus que jamais fondamental de continuer de témoigner (lire notre note). En effet, elle est le théâtre d’incidents de plus en plus inquiétants : des embarcations armées menacent les navires humanitaires et forcent également des personnes à sauter à l’eau. Dans ce contexte d’hostilité et de désengagement des États, les secours se font plus lents et les moyens aériens civils se raréfient, entraînant moins d’alertes et plus de morts invisibles. Face à ces carences, ONG et initiatives citoyennes jouent un rôle central, au prix d’une criminalisation accrue. Témoigner est vital pour établir les faits, rendre visible ce que vivent les rescapé.e.s, préserver notre capacité de sauvetage, alerter sur les défaillances des États et protéger les équipes sur le terrain.

Désormais, nous devons recenser les dégâts, effectuer les réparations, évaluer les conditions d’un retour sécurisé, traduire les responsables de l’attaque en justice et interpeller l’Europe afin qu’elle protège les équipes humanitaires.