
Les Français Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis plus de trois ans, sont inculpés pour « espionnage pour le Mossad », le service de renseignement extérieur israélien, pour « complot pour renverser le régime » et « corruption sur terre », ont indiqué une source diplomatique occidentale et l’entourage des détenus.
« Nous avons été informés de ces accusations », a indiqué mercredi soir cette source diplomatique, ajoutant que ces accusations étaient « infondées ». « Tout ce qu’on sait, c’est qu’ils ont vu un juge qui a confirmé ces trois chefs d’inculpation », a déclaré la sœur de Cécile, Noémie Kohler. « On ignore quand (ils leur ont été notifiés). Mais ils n’ont toujours pas accès à des avocats indépendants », a-t-elle déploré lors d’un entretien au lendemain d’une visite consulaire du chargé d’affaires de l’ambassade de France à Téhéran.
Chacun de ces trois chefs d’inculpation est passible de la peine de mort. Jusqu’à présent, l’Iran a indiqué que les deux Français étaient accusés d’espionnage mais il n’a jamais révélé pour quel pays précisément. Téhéran n’a pas encore confirmé si de nouvelles accusations avaient été portées contre eux. (...)
Mardi, le ministre français des affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui martèle que leur libération est une priorité pour la France, avait annoncé que les deux Français dont on était sans nouvelles depuis cette frappe, avaient reçu la visite d’un diplomate français. La visite consulaire, qui s’est tenue à Bozorg, un pénitencier du sud de la capitale, a duré 35 minutes, « sous haute surveillance en présence de gardes », a précisé Noémie Kohler. « Pour la première fois, Cécile et Jacques étaient ensemble lors de cette visite (…) mais rien ne nous indique que c’est leur lieu de détention » actuel, a-t-elle également expliqué. (...)
Les relations entre l’Iran et la France sont particulièrement tendues, alors que Téhéran reproche aux Occidentaux l’absence de condamnation des frappes israéliennes (...)
« Cécile ne dort plus depuis les bombardements (…) Elle a très peur que cela recommence », a poursuivi Noémie Kohler, dont le dernier contact téléphonique avec sa sœur remonte au 28 mai.
Quant à Jacques Paris, il a été transféré dans un lieu également inconnu, « tout seul dans une cellule. Il n’a pas de meubles. Donc il continue à dormir à même le sol », a ajouté Noémie Kohler. « Il ne dispose toujours pas de lunettes adaptées à sa vue et il souffre énormément de l’absence de visibilité », a-t-elle ajouté.
La jeune femme s’est dite « extrêmement inquiète sur leur état psychique », sur « ce double péril de mort (…) la reprise des bombardements et cette condamnation à mort qui leur pend au-dessus de la tête ».
voir aussi
– (France 24)(video 0’47)
Les Français détenus en Iran inculpés "d’espionnage pour le Mossad"