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Mediapart
En Israël, Benyamin Nétanyahou poursuit l’écrasement du pouvoir judiciaire
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #genocide #resistances #democratie
Article mis en ligne le 7 août 2025
dernière modification le 6 août 2025

Les ministres ont voté à l’unanimité le limogeage de la procureure générale Gali Baharav-Miara le 4 août. La Cour suprême a immédiatement bloqué la décision et examinera des recours de l’opposition d’ici trente jours.

Alors que les partis politiques patinent face à la coalition d’extrême droite au pouvoir, Gali Baharav-Miara, 65 ans, apparaît comme le dernier rempart judiciaire contre les velléités illibérales de l’exécutif. C’est précisément pour cela que le gouvernement a voté à l’unanimité, le 4 août, son limogeage.

Le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, n’y a pas participé : il est en conflit d’intérêts du fait de son procès pour corruption et fraude, qui s’est ouvert en 2020. La loyauté des ministres à leur chef plutôt qu’aux institutions pose évidemment question. (...)

Saisie par plusieurs ONG et le parti d’opposition Yesh Atid de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, la Cour suprême a immédiatement bloqué cette décision. Les juges examineront les recours sous trente jours ; entre-temps, le gouvernement n’a pas le droit de nommer un remplaçant à Gali Baharav-Miara. L’exécutif semble avoir cependant déjà décidé qu’elle ne serait plus autorisée à participer aux réunions des ministres et aux conseils de sécurité. (...)

Le procureur de l’État, Amit Aisman a qualifié le limogeage d’« événement exceptionnel et sans précédent », contraire à la loi selon lui. Dans une lettre envoyée aux ministres, Gali Baharav-Miara affirme que le gouvernement écarte ainsi la principale procureure dans le procès du premier ministre à travers « des nouvelles règles conçues pour garantir le résultat souhaité ».

« Désormais, le gouvernement pourra révoquer n’importe quel procureur général […] sans aucun mécanisme de contrôle, et ce même pour des motifs inappropriés », ajoute-t-elle – notamment pour empêcher des poursuites contre un membre du gouvernement.

Gali Baharav-Miara est la première femme à occuper le poste de procureure générale en Israël. Son poste en a fait la garante de l’indépendance de la justice mais aussi un garde-fou protégeant l’État de droit et l’intérêt général en Israël face aux propositions de loi du gouvernement.

Bataille contre la justice (...)

Lundi soir, des centaines de manifestants se sont réunis devant la résidence du premier ministre, pour s’opposer à ce limogeage, vivement dénoncé aussi par une vaste partie de l’opposition.

Le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, mène depuis des années une bataille incertaine contre le pouvoir judiciaire en Israël. (...)

Il a ainsi essayé d’affaiblir le contre-pouvoir de la justice par une réforme qui menace gravement l’équilibre des pôles institutionnels en Israël. Gali Baharav-Miara en est l’une des opposantes les plus virulentes. Elle a également insisté pour qu’une commission d’enquête indépendante soit mise sur pied sur les défaillances de l’État israélien lors des attaques du 7-Octobre – ce que refuse toujours Benyamin Nétanyahou. Elle a aussi refusé, en décembre dernier, qu’il reporte son témoignage dans le cadre de son procès pour corruption.

La procureure générale était donc dans le viseur du gouvernement depuis des mois déjà. (...)

Nétanyahou a les mains libres

Ronen Bar et Gali Baharav-Miara avaient lancé, fin février, une enquête visant des membres de l’entourage du premier ministre accusés d’avoir reçu des centaines de milliers de dollars pour redorer l’image du Qatar, un État largement associé au Hamas dans l’esprit des Israéliens.

Ce limogeage avait été jugé contraire à la loi par la Cour suprême israélienne en mai dernier. Mais Ronen Bar avait déjà annoncé sa démission.

L’opinion publique israélienne, qui s’était mobilisée en masse contre la réforme judiciaire puis contre le limogeage du chef du Shin Bet, semble plus timorée cette fois-ci. Elle est encore sous l’émoi provoqué par la diffusion de deux vidéos du Hamas et du Jihad islamique montrant deux otages israéliens décharnés, dans les tunnels à Gaza, dont la vie semble menacée. (...)

Amnesty International
Pétition Génocide à Gaza : la France doit mettre fin à l’impunité d’Israël 

Pétitions citoyennes ➡️ Assemblée Nationale : Demande de sanctions à l’encontre de l’État d’Israël et de ses dirigeants en raison de violations graves du droit international

Pétitions citoyennes ➡️ Assemblée Nationale : GAZA A FAIM : Pour un accès immédiat, sans conditions, à l’aide humanitaire !