
Évoquant un "ciblage délibéré" de drones russe présumés vers la Pologne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a regretté mercredi le "manque d’action" et de "réponse ferme" des dirigeants occidentaux, qui sont restés cantonnés à des "déclarations".
"Les déclarations ont été nombreuses, mais jusqu’à présent, il y a un manque d’action", a déclaré Volodymyr Zelensky dans son adresse quotidienne, estimant que "la Russie n’a pas reçu de réponse ferme (...), une réponse qui se traduirait par des mesures concrètes".
Volodymyr Zelensky a assuré que l’irruption de ces drones sur le territoire polonais relève d’une "manoeuvre calculée de la part de la Russie" pour "tester les limites du possible" et la "réponse" des pays de l’Otan.
Le dirigeant ukrainien a par ailleurs indiqué s’être entretenu mercredi au téléphone avec le Premier ministre polonais Donald Tusk et le britannique Keir Starmer, la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte. Il a affirmé leur avoir proposé de partager l’expérience de l’Ukraine en matière de lutte contre les drones.
Des condamnations et des mises en garde
La Pologne a rapporté 19 violations de son espace aérien au cours de la nuit et annoncé avoir abattu au moins trois drones, qui sont russes selon Varsovie, qui dénonce un acte délibéré. Au total, 14 drones ont été retrouvés, selon la porte-parole du ministère de l’Intérieur Karolina Galecka.
"Nous n’avons aucun doute que ce n’était pas un fait accidentel", a souligné le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski, qui a dénoncé "un cas d’attaque sans précédent, non seulement sur le territoire de la Pologne mais aussi sur celui de l’Otan et de l’Union européenne".
Le ministère russe de la Défense a démenti avoir visé la Pologne et son ministère des Affaires étrangères a accusé Varsovie de répandre des "mythes" pour intensifier la guerre en Ukraine. (...)
Les Occidentaux et l’Alliance atlantique ont réagi avec fermeté, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a évoqué le "risque réel" d’une extension du conflit ukrainien. (...)
La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a dénoncé "la violation la plus grave de l’espace aérien européen par la Russie depuis le début de la guerre". "Je pense que ce que (Vladimir) Poutine veut montrer, ce qu’il veut vraiment faire, c’est tester jusqu’où il peut aller", a-t-elle encore dit.