
Berlin a investi 75,2 milliards d’euros dans ses universités en 2023 pour séduire près d’un demi-million d’étudiants internationaux, explique “Die Welt”. Une stratégie payante, mais menacée par l’exode record des jeunes diplômés allemands.
Selon Die Welt, l’Allemagne mise massivement sur les étudiants étrangers pour compenser la fuite de ses propres diplômés. En 2023, la République fédérale a consacré 75,2 milliards d’euros au financement des universités. Les 492 000 étudiants internationaux inscrits dans l’enseignement supérieur public, soit 17,2 % du total, profitent directement de cette politique.
L’effort budgétaire est colossal. Un bachelor coûte en moyenne 36 500 euros à l’État, alors que la participation d’un étudiant se limite à environ 1 000 euros par an. Les aides publiques européennes et les bourses du Daad rendent encore le système plus attractif. (...)
Face à la concurrence, Berlin se distingue. Seuls la Finlande et le Danemark offrent des conditions plus avantageuses, avec des frais quasi nuls. En Irlande, un étudiant paie jusqu’à 4 500 euros par an et en Hongrie, 7 200 euros, ce qui pousse le quotidien à avertir : “On peut donc aussi douter de la voie choisie par l’Allemagne.” (...)
Le pari allemand est pourtant clair : transformer ces étudiants en résidents de long terme. (...)
Mais cette stratégie se heurte à un paradoxe : pendant que l’Allemagne attire des milliers d’expatriés, ses propres talents prennent la fuite. En 2024, 270 000 personnes ont quitté le pays, un chiffre record. Parmi elles, 25 000 jeunes Allemands de 18 à 25 ans sont partis davantage qu’ils ne sont revenus. Ce mouvement, rappelle Die Welt, menace de réduire à néant les bénéfices attendus des politiques actuelles.
L’Allemagne dépense donc des milliards pour séduire des étudiants étrangers, tout en voyant ses diplômés s’expatrier (...)