
Malgré de multiples mesures dissuasives et répressives mises en place par Londres et Paris depuis des années, les traversées de la Manche par les migrants ne diminuent pas. Au contraire. Critiqué et sous pression de l’opposition dans son pays, Keir Starmer, le Premier ministre britannique a reconnu, en marge du G7, que la situation migratoire "se détériorait".
Un constat d’échec d’autant plus dur à formuler que l’homme fort de Londres avait "promis" de "briser les gangs [de passeurs]" qui se livrent au trafic d’êtres humains vers le Royaume-Uni en organisant les traversées de la Manche.
Pour Keir Starmer, "la migration devrait être une priorité clé compte tenu de la détérioration de la situation dans la Manche", et la France et le Royaume-Uni devraient continuer à "travailler en étroite collaboration" pour "trouver des moyens novateurs de faire avancer les choses". Comprendre : enrayer les traversées illégales entre les deux pays.
Les deux dirigeants, français et britannique, ont convenu de se focaliser sur cette question migratoire lors du prochain sommet entre le Royaume-Uni et la France. Le président français est attendu du 8 au 10 juillet à Londres pour une visite d’État. (...)
"Les trafiquants rient"
Sous pression, le premier ministre travailliste est pour l’heure critiqué pour ses résultats. Chris Philp, député de l’opposition, a déclaré que sous la direction de Keir Starmer, la crise de la Manche était en train d’échapper à tout contrôle. "Les trafiquants rient, les bateaux continuent d’arriver et la réponse du Labour [travaillistes, ndlr] est de former une autre task force et d’organiser un sommet. C’est faible et embarrassant", a déclaré le député.
Comme ses prédécesseurs, le Premier ministre a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière sa priorité. Les accords se sont multipliés ces dernières années. En 2023, le précédent gouvernement conservateur avait finalisé un accord pour donner à la France près de 500 millions d’euros sur trois ans pour militariser davantage la frontière française et empêcher les migrants de faire la traversée.