
Dans une déclaration qui nécessite l’accord de ses 15 membres, donc aussi des États-Unis alliés d’Israël, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné jeudi les récentes frappes sur le Qatar sans toutefois nommer leur auteur Israël. Le Premier ministre du Qatar a salué cette déclaration de soutien et a assuré "croire pleinement en la médiation".
(...) Soulignant "l’importance de la désescalade", les membres du Conseil expriment leur "solidarité avec le Qatar" et insistent sur son "rôle vital dans les efforts de médiation dans la région, avec l’Égypte et les États-Unis". Le Conseil souligne que "la libération des otages, y compris ceux tués par le Hamas, et la fin de la guerre et de la souffrance à Gaza doivent rester la priorité absolue". (...)
Cette attaque sans précédent menée par Israël visait des responsables du mouvement islamiste palestinien Hamas réunis dans un complexe résidentiel en plein cœur de Doha.
"Nous continuerons notre rôle humanitaire et diplomatique"
Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, qui avait fait le déplacement pour cette réunion d’urgence à New York, a salué la déclaration de soutien du Conseil et assuré "croire pleinement en la médiation". "Nous continuerons notre rôle humanitaire et diplomatique, sans hésitation, pour arrêter le bain de sang", a-t-il ainsi déclaré, alors qu’il avait dit la veille que son pays "réévalu(ait) tout" dans son rôle de médiateur après les frappes israéliennes.
"Dans le même temps, nous ne tolérerons aucune attaque contre notre souveraineté et nous nous réservons le droit de répondre par des outils garantis par le droit international", a-t-il ajouté. "Notre approche est la paix et nous ne serons pas découragés par ceux qui appellent à la guerre et à la destruction", a-t-il insisté, accusant Israël d’être dirigés par des "extrémistes assoiffés de sang". (...)
"Un bombardement unilatéral au Qatar, nation souveraine qui travaille dur et prend avec courage des risques aux côtés des États-Unis pour parvenir à la paix, ne fait pas avancer les objectifs d’Israël ou des États-Unis", a insisté l’ambassadrice américaine par intérim à l’ONU, Dorothy Shea, lors d’une réunion du Conseil un peu plus tard jeudi.
"Ceci étant dit, il est déplacé de la part de tout membre (du Conseil) d’utiliser ça pour remettre en question l’engagement d’Israël à ramener ses otages chez eux. Éliminer le Hamas, qui profite de la détresse des habitants de Gaza, est un objectif louable", a-t-elle insisté, notant que malgré la "nature regrettable" des frappes, le président Trump y voyait "une opportunité pour la paix".
La sous-secrétaire générale des Nations unies pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo, s’est elle inquiétée d’une "escalade alarmante". (...)