
Des factions palestiniennes présentes dans les camps de réfugiés au Liban ont commencé, jeudi, à remettre leurs armes aux autorités libanaises, selon un accord conclu en mai visant à garantir le monopole des armes à l’État. Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, s’est félicité du début du processus.
"Aujourd’hui marque le début de la première phase du processus de remise des armes à l’intérieur des camps palestiniens", a indiqué dans un communiqué le président du Comité de dialogue libano-palestinien, Ramez Damaschkieh.
L’opération a débuté dans le camp de Bourj al-Barajneh, à Beyrouth, où un premier lot d’armes a été remis à l’armée libanaise, a constaté un photographe de l’AFP.
Un camion a transporté des armes et munitions placées dans des sacs du camp vers un parking voisin, où des militaires libanais étaient déployés.
Des dizaines de combattants en treillis, armés de fusils ont aussi été vus par l’AFP devant le siège, à Beyrouth, du Fatah, le mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas.
L’émissaire américain, Tom Barrack, a salué dans un message sur X une "étape historique vers l’unité et la stabilité" du Liban. (...)
L’Autorité palestinienne n’exerce pas de contrôle sur ces autres factions, au premier rang desquelles figure le Hamas – le mouvement islamiste palestinien en guerre contre Israël à Gaza depuis octobre 2023.
"Armes illégitimes détenues par des individus illégitimes"
Le Liban accueille environ 222 000 réfugiés palestiniens, selon l’agence onusienne Unrwa, dont une majorité vit dans des camps surpeuplés échappant au contrôle de l’État. Le camp d’Aïn al-Hilweh, près de Saïda (sud), est le plus grand du pays et abrite notamment des personnes recherchées par les autorités libanaises.
La remise des armes devait initialement commencer à la mi-juin, mais, dans un entretien la semaine dernière à la chaîne saoudienne Al-Arabiya, Joseph Aoun avait imputé le retard à la guerre qui a opposé, en juin, l’Iran et Israël et à "des considérations internes à l’Autorité palestinienne".
Badie al-Habet, membre de la direction du Fatah à Beyrouth, a déclaré à l’AFP que la remise attendue jeudi concernait "les armes illégitimes détenues par des individus illégitimes". Il a toutefois précisé que les armes du personnel de sécurité palestinien dans les camps n’étaient pas concernées. (...)
Le texte stipule que seule l’armée libanaise est autorisée à conserver des armes et qu’elle est la seule force, avec les Casques bleus de l’ONU, à être déployée dans le sud du pays.
Israël poursuit néanmoins ses frappes contre le Liban et maintient ses troupes sur cinq positions stratégiques dans cette région. Le Hezbollah, de son côté, a affirmé qu’il résisterait à toute tentative de désarmement.