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Nos services publics
Le rapport sur l’état des services publics Edition 2025
#servicesPublics
Article mis en ligne le 10 novembre 2025
dernière modification le 7 novembre 2025

Le collectif Nos services publics publie son troisième rapport annuel sur l’état des services publics, consacré à l’égalité d’accès aux services publics. Intitulé "Un service public pour tous et toutes, vraiment ? Quand les inégalités face aux services publics dépassent la question territoriale”

ce rapport interroge la capacité réelle de l’action publique à garantir l’accès aux droits fondamentaux – santé, éducation, logement, eau, services administratifs – quels que soient le territoire, la situation sociale ou les parcours de vie.

À travers une démarche interdisciplinaire mêlant données statistiques, analyses juridiques et témoignages de terrain, le rapport met en lumière une réalité préoccupante : l’accès aux services publics se fragmente, se complexifie, et ne permet pas de garantir des droits universels.

En complément aux analyses statistiques et cartographiques macrosociologiques qui ont nourri les deux premières éditions de ce rapport, nous avons cette année intégré des zooms à partir de témoignages, récits de vie sur quatre territoires : le Jovinien dans l’Yonne, Saint-Paul à la Réunion, Meylan en Isère et Villeurbanne dans le Rhône.

Ce rapport donne des outils d’analyse pour essayer de penser les inégalités d’accès au service public. Il se donne également comme ambition d’identifier des leviers concrets d’action : si demain l’égalité d’accès était un réel objectif de service public, par où pourrait-on commencer ?

Trois principaux messages
1. Le patrimoine de ceux qui en ont déjà ? Un accès aux services publics de plus en plus difficile.

Le recul des implantations territoriales de services publics « historiques » (guichets, poste, éducation) sans être uniforme, a été marqué sur les 40 dernières années. Sa compensation par la présence de maisons France services, si elle permet un retour de l’accompagnement humain, souffre de limites réelles et en particulier pour les publics les plus vulnérables. L’implantation territoriale ne suffit pas à garantir l’accès aux services publics, et l’accès aux services n’est qu’une dimension de l’accès effectif aux droits.

2. Ni France des villes, ni France des champs, mais un recul de l’accès aux services publics qui nourrit des fractures sociales.

Il conduit tout d’abord à un recul des droits : renoncement aux soins, accès limité au logement social ou à l’eau, non-recours aux droits sociaux. Si l’Outre-mer, les territoires ruraux enclavés ou les quartiers populaires sont tendanciellement délaissés, les fractures sociales analysées ne recoupent pas la distinction schématique « rural / urbain », mais laissent plutôt place à une multiplication des clivages et exclusions.

3. Et si l’égalité devenait un objectif ? Des leviers identifiés pour endiguer cette aggravation des inégalités

Nous identifions des mécanismes institutionnels qui tendent non pas à compenser ces inégalités mais à les aggraver automatiquement, en particulier dans l’allocation des moyens aux services publics. Sont notamment concernées :

l’affectation des professionnels, les moins expérimentés et les moins payés étant plus nombreux dans les endroits réputés les plus difficiles ;
la multiplication des financement par projets, qui donnent tendanciellement plus aux services publics les mieux dotés,
ou encore les mouvements de décentralisation qui n’ont pas été accompagnés des moyens suffisants.