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France24/AFP
Les États-Unis ont lancé une opération militaire de "très lourdes représailles" contre l’EI en Syrie
#USA #Syrie #EI
Article mis en ligne le 20 décembre 2025

Le Pentagone a annoncé le lancement d’une opération "massive" en Syrie contre des combattants du groupe État islamique, des infrastructures et des sites d’armement, vendredi. Il s’agit de "très lourdes représailles" après l’attaque qui a coûté samedi la vie à deux militaires américains et un traducteur en Syrie, affirme Donald Trump.

Il s’agit d’une "réponse directe" et d’une "déclaration de vengeance" après l’attaque qui a coûté samedi la vie à deux militaires américains et un traducteur en Syrie, a-t-il ajouté, en affirmant : "Aujourd’hui, nous avons traqué et tué des ennemis. Beaucoup d’ennemis. Et nous allons continuer."

"Nous frappons très fort contre des bastions de l’EI", a écrit le président américain, Donald Trump, sur Truth Social, ajoutant qu’il s’agit de "très lourdes représailles". (...)

Des avions de chasse, des hélicoptères et de l’artillerie ont frappé "plus de 70 cibles à de multiples endroits dans le centre de la Syrie", a précisé le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient, le Centcom. Il a précisé que l’opération avait débuté à 16 heures, heure de Washington (21 heures GMT), et que "plus de 100 munitions de précision" avaient été employées contre des positions du groupe État islamique.

Des frappes ont été menées dans le désert près de la ville de Homs et dans des zones rurales près de Deir ez-Zor et Raqqa, a affirmé à l’AFP une source sécuritaire syrienne.

Aux explosions ont succédé "des éclats de tirs de calibre moyen dans le désert" au sud-ouest de Raqqa, a déclaré un responsable de la province, ajoutant qu’il s’agit de zones sous le contrôle du gouvernement syrien.

Ce dernier "réitère son solide engagement à combattre l’EI et à s’assurer qu’il ne bénéficie d’aucun refuge sur le territoire syrien," a affirmé le ministère syrien des Affaires étrangères dans une déclaration publiée sur X peu après les frappes américaines, sans toutefois les mentionner directement. (...)

L’homme qui a tué trois Américains dans la région désertique de Palmyre a été identifié comme étant un membre des forces de sécurité syriennes. C’est la première fois qu’un tel événement est rapporté en Syrie depuis la prise du pouvoir, il y a un an, d’une coalition islamiste qui a effectué un rapprochement avec les États-Unis.

Le groupe jihadiste État islamique avait contrôlé la région de Palmyre avant d’être défait en Syrie par une coalition internationale en 2019. Malgré sa défaite, ses combattants repliés dans le vaste désert syrien continuent épisodiquement de mener des attaques.

Lors de la visite du président intérimaire syrien, Ahmad al-Charaa, à Washington le mois dernier, Damas avait rejoint la coalition internationale antijihadiste menée par les États-Unis. (...)

Les forces américaines en Syrie sont notamment déployées dans les zones sous contrôle kurde dans le nord, ainsi que dans la base d’Al-Tanf, près de la frontière jordanienne.

Le retour au pouvoir de Donald Trump, sceptique de manière générale sur les déploiements de soldats américains à l’étranger, pose la question du maintien de cette présence militaire.

Le Pentagone avait annoncé en avril que les États-Unis réduiraient de moitié le nombre de soldats américains en Syrie, dont l’effectif total actuel n’est pas officiellement connu.

Lire aussi :

 Drapeaux israéliens, auto-détermination : la rupture grandissante des Druzes syriens face au pouvoir

(...) Fin novembre, des Druzes syriens ont défilé à Soueïda avec des drapeaux israéliens et des affiches à l’effigie de Benyamin Netanyahou. Une scène qui symbolise la fracture entre le pouvoir central syrien et une grande partie de la communauté druze, qui se sent de plus en plus menacée. (...)

L’événement revêt une forte importance symbolique, alors que le fossé entre la communauté druze et de l’Etat syrien ne cesse de grandir depuis la chute de Bachar al Assad en décembre 2024.

Interrogés par des médias locaux sur place, plusieurs manifestants ont affiché leur soutien à Israël, pays voisin situé à 70 kilomètres à l’ouest et présenté comme leur défenseur face au nouveau pouvoir syrien représenté par le président de la République arabe syrienne à titre transitoire Ahmed al-Charaa et l’armée syrienne, en partie composée de milices djihadistes qui ont fait tomber Bachar al-Assad. "Nous n’avons jamais voulu nous séparer de la Syrie. Nous nous séparons d’Al-Qaïda, de l’Etat islamique et du terrorisme extrêmiste", soutient l’un d’entre eux, interrogé par le média druze Jethro Press.

Au cours de cette manifestation, des habitants ont aussi retiré de la devanture du bâtiment administratif principal de Soueïda le mot "gouvernorat". Un acte symbolique destiné à marquer leur distance avec le pouvoir central de Damas.