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Logements bouilloires : activer les alternatives aux climatiseurs
#rechauffementclimatique #logementsbouilloires #climatiseurs
Article mis en ligne le 31 juillet 2025
dernière modification le 28 juillet 2025

Un logement sur trois en France est une bouilloire thermique : il y fait beaucoup trop chaud en été. Alors que les canicules se multiplient, il faut agir, et vite. Des associations proposent des solutions. (...)

En 2024, 42 % des habitants ont souffert de la chaleur dans leur logement en France, souligne la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé-Pierre) dans une étude publiée le mois dernier. En France, un logement sur trois est une bouilloire thermique, souligne la fondation. Et alors qu’installer des volets est le geste le plus simple et efficace pour empêcher la surchauffe, 40 % des logements n’en sont pas pleinement équipés.

Une proposition de loi

Au début du mois, des parlementaires de sept groupes politiques ont déposé une proposition de loi transpartisane à l’Assemblée nationale pour « adapter les logements aux fortes chaleurs et protéger leurs occupants ». La Fondation pour le logement a travaillé avec les parlementaires pour la rédiger. Le texte propose notamment d’intégrer la surchauffe des logements dans la définition de la précarité énergétique, d’interdire les coupures d’électricité tout au long de l’année pour que personne ne se retrouve dans l’impossibilité d’utiliser un ventilateur, ou encore de faire en sorte que les rénovations globales des logements prennent systématiquement en compte le confort d’été. (...)

les climatiseurs mobiles sont des équipements très nocifs pour l’environnement. Et les installations fixes, comme les pompes à chaleur réversibles, contribuent aux effets d’îlots de chaleur urbains en rejetant l’air chaud à l’extérieur. Pour lutter contre les logements bouilloires, la fondation propose plutôt d’équiper l’ensemble des logements de volets et de brasseurs d’air (des ventilateurs de plafond) d’ici 2040. Ce plan coûterait 3,2 milliards d’euros par an jusqu’en 2040, dont 1,1 milliard financés chaque année par l’État.

« Il faut aussi travailler sur le type de matériaux utilisés quand on construit, le type d’isolants, la végétalisation, des peintures plus claires... », ajoute la chargée de plaidoyer. La fondation, comme la proposition de loi des députés, propose de systématiser la prise en compte des critères de chaleur dans les diagnostics énergétiques et les rénovations des logements. (...)

Certaines organisations montrent la voie, à l’image de Solidarités nouvelles pour le logement, une association qui lutte depuis 40 ans contre le mal-logement. Elle crée sa propre offre d’habitation en rachetant des logements anciens qu’elle rénove. (...)

Végétalisation

Pour les quatorze logements prévus à Brunoy, la rénovation prévoit une isolation au chanvre local, des volets en bois, ainsi qu’une réflexion sur l’emplacement des ouvertures par rapport au soleil et des pièces en fonction de la chaleur. Ce pari a un coût. Sur une rénovation lourde, à presque trois millions d’euros, Solidarités nouvelles pour le logement estime à 10 % le surcoût pour prendre en compte le confort du logement en été. (...)

Aujourd’hui, des projets de rénovation sont bloqués par les architectes des bâtiments de France dans le cadre de la préservation du patrimoine. Certains règlements de copropriété peuvent aussi s’opposer à l’installation de volets.

La Fondation pour le logement imagine d’autres propositions pour lutter durablement contre la précarité énergétique d’été, comme intégrer aux documents d’urbanisme des coefficients minimaux de végétalisation pour lutter contre les îlots de chaleur urbains. Changer ces règles ne coûterait rien.