Paris, mai 1968. Françoise est une institutrice de 27 ans, mère célibataire. Intéressée par les événements, elle découvre, choquée, que de nombreux enfants accompagnent les manifestants, et même qu’une garderie s’est improvisée dans la Sorbonne. « Il fallait que j’aille voir ça. » Au micro d’Ilona Cathelin et de Yann Besson, producteurs du podcast La révolution, et après ?, la septuagénaire raconte sa découverte des lieux et comment elle est devenue, quelques heures plus tard et un peu par hasard, la responsable de cette crèche « sauvage ». Alors que les affrontements se durcissent, que les cocktails Molotov volent, Françoise se démène pour distraire une cinquantaine de bambins. « Ma préoccupation, c’était de ne pas ficher la trouille aux enfants », se souvient-elle, avant d’expliquer en quoi ce modèle d’autogestion a révolutionné le monde de la petite enfance, en ouvrant notamment la voie aux crèches parentales. Un témoignage rare, qui met en lumière un pan méconnu de l’histoire de Mai 68.

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« Mai 68 : la révolution des berceaux » dans La révolution, et après ? (27’)

Quand on pense à Mai 68, on pense à la révolution politique, sociale et culturelle mais pas forcément à la révolution des berceaux. Pourtant, elle a bien existé. Françoise Lenoble-Prédine en est la preuve. C’est elle qui est la responsable de la crèche "sauvage" qui s’est organisée à l’université de la Sorbonne entre mai et juin 1968, pour permettre aux parents d’aller manifester. Dans un Paris en feu, la crèche de la Sorbonne est un refuge. Les crèches "sauvages" ont ensuite révolutionné le monde de la petite enfance après mai 68.