Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
l’âge de faire
Pourquoi il faut buter ChatGPT
#IA #ChatGPT #urgenceclimatique
Article mis en ligne le 11 juillet 2025
dernière modification le 8 juillet 2025

L’essor de l’intelligence générative grand public fait exploser la demande en électricité des centres de données, avec des conséquences en chaîne, désastreuses pour l’environnement.

Alors que le numérique devait réduire ses émissions carbone de 5 % par an jusqu’en 2030 pour respecter les accords de Paris de 2015, celles-ci ont augmenté chaque année d’environ 5 %. C’était déjà mal engagé, donc, mais voilà qu’aux dernières nouvelles, c’est pire que prévu : l’intelligence artificielle générative, rendue accessible au grand public, affole tous les compteurs de l’empreinte environnementale du secteur. Car ChatGPT et consorts ne vivent pas d’amour et d’eau fraîche. De l’eau fraîche, il leur en faut des quantités faramineuses, notamment pour refroidir leurs serveurs (1). Mais de l’amour, ils se contrefoutent : ce qu’ils réclament, c’est de l’énergie, sous forme d’électricité. En quantités forcément importantes, puisque cette technologie est énergivore par nature. (...)

Sans oublier que pour séduire les utilisateurs, la réponse doit être générée rapidement – quelques secondes tout au plus. Comment y parvenir ? Là encore, en faisant appel à une puissance informatique élevée. « Finalement, la recette de l’ia générative repose sur une maximisation de la puissance informatique, explique Hugues Ferrebœuf. Or, jusqu’en 2010 environ, on savait à peu près l’augmenter sans augmenter sa consommation énergétique. Ce n’est plus le cas. »

Des milliers de milliards…

Sous nos yeux, cette technologie étend son domaine d’activité, est de plus en plus performante, compte un nombre d’utilisateurs croissant… La conséquence directe est « une explosion » de sa consommation énergétique. Les centres de données consomment déjà 2 % de l’électricité mondiale. Mais nous n’en sommes sans doute qu’aux prémices de la révolution IA, qui peut compter sur des investissements mirobolants (...)

Les Amazon, Google, Microsoft et autres construisent actuellement des data centers dont chacun consommera autant d’électricité que deux à trois fois la population de Paris (lire l’encadré ci-dessous). C’est autorisé, ça, en 2025 ? Apparemment oui.

Au portillon des centrales

Les incertitudes quant à l’évolution de la situation sont encore nombreuses, mais les principales projections effectuées à ce jour tablent, au minimum, sur une multiplication par deux de la consommation électrique des centres de données, et plus certainement par trois, à l’horizon 2030. Ce qui n’est pas rien, puisqu’ils avalent déjà 450 TWh par an, soit l’équivalent de la consommation de la France dans son ensemble – particuliers et industries. Il faut donc créer ou libérer l’équivalent de deux fois l’appareil productif français en moins de 5 ans, uniquement pour pouvoir nourrir la bête IA. (...)

D’un point de vue écologique, c’est encore plus problématique qu’il n’y paraît. En effet, la transition telle qu’elle nous est vendue – ou imposée – est critiquable sur bien des points (5), mais au moins se contente-t-elle, pour l’essentiel, d’électrifier des usages déjà existants, lesquels fonctionnaient jusque-là avec des énergies fossiles : mobilités, chauffage, etc. Ce qui n’est pas le cas de l’IA, qui vient faire peser une charge supplémentaire sur le système électrique, pour une technologie dont nous nous étions (très bien) passé jusque-là. Aujourd’hui, ça se bouscule tellement au portillon des centrales électriques que, dans certaines régions du monde, des arbitrages sont d’ores et déjà nécessaires pour éviter le black out. (...)

Gaz et nucléaire

Il semble en tout cas hors de propos d’imposer quelque limite que ce soit aux géants de la tech. Mieux vaut foutre en l’air les amorces de transition. Ainsi, en Irlande et dans certaines régions étatsuniennes, où les centres de données peuvent déjà s’accaparer 20 à 30 % de l’électricité disponible, les autorités renoncent à la fermeture de centrales fonctionnant aux énergies fossiles, afin de pouvoir répondre à cette nouvelle demande, aussi subite qu’inattendue de par son ampleur. (...)

si le numérique fait brûler du gaz d’un côté, il promet, de l’autre, de se « décarboner ». Comment donc ? (...)

surtout en investissant massivement dans… le nucléaire, encourageant la construction de nouvelles centrales voire en les finançant directement. Les petits génies de la tech savent-ils qu’il est moins facile de stocker des déchets nucléaires que des vidéos de petits chats ?