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Mediapart
Près de Lyon, une commune se dote d’une ferme municipale et cultive son autonomie alimentaire
#fermemunicipale #agriculturedurable #circuitscourts
Article mis en ligne le 11 août 2025
dernière modification le 9 août 2025

La commune de Chaponost, à l’ouest de Lyon, a créé sa propre exploitation maraîchère en 2022. Cette ferme municipale, en pleine extension, fournit la cuisine centrale en légumes bio et locaux. Elle emploie depuis quelques semaines une deuxième « maraîchère fonctionnaire ».

(...) « Ce projet répond à plein de problématiques. Il permet par exemple à d’anciennes terres agricoles de retrouver leur fonction nourricière », salue Jonas Pastoors, t-shirt au logo de la commune sur les épaules. On comptait en France moins d’une cinquantaine d’initiatives de ce type en 2024, selon le répertoire national des fermes maraîchères municipales, intercommunales et départementales.

Six tonnes de légumes en 2024

Dans le Rhône, Chaponost fait office de pionnière. Grâce à sa ferme municipale, la commune produit des légumes bio et locaux directement pour la cuisine centrale, en circuit court. Cette dernière est ensuite chargée de préparer les quelque 800 repas quotidiens des quatre écoles, du centre social et du portage destiné aux personnes âgées. Une partie de la production est aussi susceptible de passer d’abord par la conserverie de Chaponost ou la légumerie coopérative de Mornant, un peu plus au sud.

C’est notamment le cas des cultures d’été, lorsque les élèves sont en vacances et que la cuisine centrale tourne au ralenti. Dans un ancien garage transformé en zone de stockage, une chambre froide abrite des dizaines de caisses de tomates. Fraîchement récoltées, elles seront bientôt transformées en coulis, en attendant la rentrée.

« Ici, ce ne sont pas les belles tomates anciennes qui nous intéressent », glisse Jonas Pastoors. Celles-ci trouvent plutôt leur place sur les étals des maraîchers et maraîchères en vente directe. Le défi, pour le maraîcher fonctionnaire, est d’adapter au maximum ses cultures aux besoins de la restauration collective. Chaque année, un plan de culture est élaboré en concertation avec le chef cuisinier. Par exemple, des melons ont été plantés tardivement afin d’être récoltés en septembre et non en plein été. (...)

« L’autonomie totale n’est pas un objectif, désamorce Anasthasia Chazottes, chargée de projets transition écologique à Chaponost. Le but, c’est d’aller le plus loin possible dans l’accès à une alimentation durable. La ferme y participe pour les légumes. »
Un nouveau service public et une stabilité pour les maraîchers

Une fois l’outil de production consolidé, la Ferme du Mont pourra aussi servir de support pédagogique à la commune. « Afin de montrer aux élèves ce qu’ils mangent et d’où ça vient », anticipe Anasthasia Chazottes. Mais le projet est encore loin d’avoir atteint son rythme de croisière. Il est même en pleine extension cet été, puisqu’un nouveau terrain appartenant à la commune a été mis à la disposition de l’exploitation. (...)

Un projet pionnier dans le Rhône qui inspire d’autres collectivités

Depuis sa création, la Ferme du Mont a reçu la visite d’élu·es et de technicien·nes d’autres collectivités du département souhaitant avoir un retour d’expériences, comme Grézieu-la-Varenne ou Caluire-et-Cuire. Sur le territoire de cette dernière, une ferme urbaine destinée à fournir en fruits et légumes la nouvelle cuisine centrale de la commune est attendue pour 2026. Chaponost elle-même s’est inspirée du modèle de Mouans-Sartoux, dans les Alpes-Maritimes, qui inventait en 2011 le concept des fermes municipales.