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Quand les services secrets français s’offrent une loi et un député à l’Assemblée
#AssembleeNationale #servicesSecrets
Article mis en ligne le 6 juillet 2025

Le député macroniste Charles Rodwell relaie sans filtre les demandes les plus offensives des services secrets à l’Assemblée nationale. Dernière lubie en date, une proposition de loi rédigée par le parlementaire permettant d’étendre de délit d’apologie du terrorisme aux conversations privées sur les messageries cryptées ou de permettre aux préfets de prendre des injonctions psychiatriques. Le ministre Retailleau adore.

(...) Ce que Charles Rodwell dit moins, c’est que l’essentiel de ses solutions censées durcir l’arsenal répressif lui ont été soufflées par les services de renseignement. Selon nos informations, la Coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT), structure qui supervise le travail des différents services - dirigée par le préfet Pascal Mailhos - a été à la manœuvre pour pousser des mesures dans la proposition de loi. Un travail de lobbying dont il n’est fait aucune mention dans le texte du député consulté par Blast. (...)

Deux principaux articles de loi ont été téléguidés par les services. Le premier vise à instaurer « une mesure administrative d’injonction d’examen psychiatrique pour les personnes à risque ». Ce dispositif offrirait la possibilité au préfet de prendre une mesure de soins sans le consentement d’un détenu qui présenterait un comportement inquiétant. Actuellement, celui-ci ne peut s’autosaisir pour exiger un rapport médical. Demain, il le pourrait. Le CNRLT bataille pour inscrire cette injonction d’examen psychiatrique dans la loi.

Autre demande de la communauté du renseignement : l’extension du délit d’apologie du terrorisme aux messageries privées, comme WhatsApp ou Telegram. Dorénavant, si la loi est votée, un message jugé problématique pourrait être classifié « public » et tomberait sous le coup de cette loi (...)

Le soutien de Retailleau

Il n’est donc pas étonnant que le premier flic de France pousse pour l’inscription du texte de Charles Rodwell (1) à la rentrée de septembre. En coulisses, le CNRLT ne demande pas mieux. D’autant que la proposition de loi devrait rencontrer un large écho dans l’hémicycle, du bloc central à l’extrême droite. (...)