
Greenpeace France, en collaboration avec Joachim Claudet et Charles Loiseau du CNRS, publie aujourd’hui un rapport inédit analysant l’état actuel des aires marines protégées (AMP) en France métropolitaine et proposant une cartographie scientifiquement fondée pour atteindre l’objectif de 10 % d’AMP en protection stricte, en se basant sur les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) (1). Ce niveau de protection signifie une interdiction de toute activité industrielle et de toute forme de pêche.
Alors que la France prétend protéger plus de 33 % de ses eaux, seules 4 % bénéficient de régulations et d’un niveau de protection réellement efficace, dont seulement 0,03% dans les eaux métropolitaines. Cette étude vise à renforcer l’ambition française en matière de protection des océans, à quelques semaines de la Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC) qui se tiendra à Nice en juin 2025.
« Ce rapport est une contribution précieuse au débat : les deux scénarios que nous proposons démontrent que mettre en place 10 % d’AMP en niveau de protection stricte et surtout par façade est possible dès maintenant, déclare François Chartier, chargé de campagne Océans pour Greenpeace France. La France ne peut plus se contenter d’annonces vagues, de positions illisibles au regard des standards internationaux et d’une approche « au cas par cas » au sujet de la protection des eaux françaises, comme cela a encore été le cas à l’occasion du récent sommet SOS océans. Cette position, dénoncée de manière unanime par la société civile française, est aussi incompréhensible sur la scène internationale, alors que la France se veut ambitieuse sur la protection de la haute mer ou sur l’interdiction de l’exploitation minière des grands fonds. »
Consulter le rapport, intitulé Proposition de localisation des 10 % d’aires marines en protection stricte pour la France métropolitaine.
(...) Le rapport propose deux scénarios principaux pour déterminer les zones devant bénéficier d’un niveau de “protection stricte”. Ces deux scénarios n’ont pas vocation à être un modèle figé mais sont des exemples de modélisation de la protection stricte, à proposer au débat :
– Scénario A : un compromis visant à minimiser l’impact économique tout en couvrant un peu moins de 10 % du territoire marin, avec des zones de protection réparties sur les quatre grandes régions maritimes françaises (...)
– Scénario B : une approche plus ambitieuse, permettant d’atteindre pleinement l’objectif des 10 %, en renforçant la représentativité des espèces et des habitats tout en assurant une meilleure cohérence écologique (...)
Pour Greenpeace, le gouvernement français doit :
- appliquer le scénario B, qui est le plus ambitieux.
- mettre en place cette protection de 10 % d’AMP par façade de métropole et pour chaque bassin d’outre mer.
(...)
Ce rapport est illustré par des photos inédites du plongeur Alexis Rosenfeld, qui a notamment documenté la biodiversité dans le cantonnement de pêche du Cap Roux, en mer Méditerranée (Var). Il s’agit d’un espace marin géré par des pêcheurs locaux mais où toute forme de pêche est interdite. Le but est de protéger les ressources en poissons afin de contribuer au maintien d’une activité de pêche professionnelle et durable dans les environs. (...)