
Le procès de notre amie Betty, féministe universaliste marocaine bien connue s’ouvre le 3 septembre à Rabat pour « atteinte à l’islam ».
Les autorités marocaines lui reprochent d’avoir porté un tee-shirt avec l’inscription « Allah is lesbian » et de l’avoir posté sur les réseaux sociaux.
Détenue depuis le 10 août malgré une condition physique fragile, elle encourt jusqu’à cinq ans de prison.
En effet, Betty est très diminuée physiquement en raison d’un cancer des os diagnostiqué depuis ses 20 ans qui l’oblige à porter des prothèses et à suivre des traitements réguliers.
Au cœur de ce procès l’universalité des droits humains avec deux libertés qui nous sont chères : la liberté d’expression bien entendu mais aussi la reconnaissance de la liberté de conscience, telle que définie dans l’Article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH). « Le droit de chacun d’avoir une liberté de pensée, de conscience et de religion. Ce droit inclut la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, en public ou en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. «
Betty, âgée de 50 ans, est une figure de proue de la lutte pour les droits individuels au Maroc : droits des femmes, droit à l’avortement, liberté sexuelle, respect de la diversité sexuelle et de genre, de la liberté de conscience et d’expression. Il y a une quinzaine d’années, elle a notamment cofondé le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI) qui militait en faveur de l’instauration de la laïcité dans son pays.
Betty Lachgar est, certes, radicale dans ses actions mais elle les mène toujours dans le respect des individus et sans compromis -aucun- vis-à-vis des religions qu’elle considère comme des systèmes totalitaires et phallocrates. Ce qui est son droit le plus absolu.
A nos yeux, Betty n’a commis aucune faute, aucune infraction, elle n’a insulté personne. Elle n’a fait qu’exprimer une conviction philosophique personnelle qui lui appartient. C’est pourquoi nous demandons sa libération immédiate, sans condition et l’annulation de son procès. Cette poursuite qui la vise n’est clairement pas justifiée et sa détention est arbitraire.
Nous lui exprimons notre solidarité pleine et entière et notre amitié indéfectible.
Soyons nombreux à nous mobiliser pour Betty !
lundi 1 septembre à 17h30 Devant l’ambassade du Maroc (Bd Saint-Michel 29, 1040 Bruxelles, métro Montgomery)