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Relaxe pour Ibrahim A., un exilé soudanais accusé d’un naufrage dans la Manche, huit passeurs condamnés
#Manche #Calais #migrants #immigration #passeurs
Article mis en ligne le 19 novembre 2025

(...) "C’est un grand soulagement", a déclaré son avocat Raphaël Kempf, joint par InfoMigrants. "Ce procès a permis d’entendre sa sincérité".

Huit autres personnes, des Afghans et Kurdes irakiens, ont, elles, été condamnées à des peines de trois à quinze ans de prison ferme pour leurs rôles de passeurs.

Au terme de deux semaines de procès, les peines les plus lourdes, 12 et 15 ans de réclusion notamment pour homicides involontaires, ont été prononcées à l’encontre des deux Kurdes irakiens de 45 ans considérés comme les moteurs de cette organisation, jugée pour le drame qui avait entraîné la mort de sept candidats afghans à l’exil vers le Royaume-Uni.

La justice reprochait à Ibrahim A., d’avoir co-piloté l’embarcation et donc d’être également un passeur. En détention provisoire depuis deux ans et trois mois, il démentait pourtant avoir tenu la barre depuis le début de cette affaire. Il risquait jusqu’à 10 ans de prison pour homicides involontaires et aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier, avec comme circonstance aggravante, le fait de l’avoir commis "en bande organisée".

Libéré ce mardi, "lbrahim sera hébergé grâce à la solidarité citoyenne", a encore précisé son avocat. "Il pourra défendre son dossier d’asile devant la CNDA [Cour nationale du droit d’asile] en décembre. Nous espérons qu’à l’issue, il sera reconnu réfugié".

La vie en prison était "très dure"

Depuis son arrestation il y a deux ans, dans les heures qui ont suivi le naufrage, l’horizon d’Ibrahim A., s’était réduit aux quatre murs de sa cellule du bois d’Arcy (en région parisienne). Rencontré au cours d’un parloir par InfoMigrants, il tentait, entre cours de français et travail en prison, de maintenir un semblant de normalité dans son difficile quotidien carcéral.

Dans un courrier transmis en septembre à InfoMigrants depuis la maison d’arrêt, le jeune homme témoignait sur cinq pages, dans une écriture en italiques soignées, d’une vie en prison "très dure". Surtout, il n’a jamais cessé de clamer son innocence. (...)