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« Une société qui sacrifie son enfance se condamne »
#enfances #CIDE
Article mis en ligne le 24 novembre 2025
dernière modification le 20 novembre 2025

Trente-six ans après l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant (Cide) il est difficile de ne pas s’alarmer : la reconnaissance pleine et entière de chaque enfant comme sujet de droits demeure loin d’être acquise.

Ce qui devait être une évidence, c’est-à-dire la protection, la dignité et la participation de tous les enfants, reste trop souvent un horizon lointain.

À l’échelle mondiale, le constat est sévère : le délaissement de l’enfance comme sujet politique se généralise. Les États ne tiennent pas les engagements qu’ils ont solennellement pris et certains semblent même s’en éloigner davantage. Les coupes drastiques dans l’aide au développement de plusieurs pays, dont la France, ou encore la dissolution de l’USAID par l’administration Trump, exposent des millions d’enfants à des dangers immédiats.

Ces décisions ne sont pas abstraites : elles condamnent des existences entières, compromettent l’accès à l’éducation, à la santé, à la protection, à la sécurité.

On ose parfois justifier ces choix au nom de « priorités nationales » au détriment de l’intérêt supérieur de l’enfant. (...)

Il suffit d’observer l’état de notre école publique, l’explosion du taux de pauvreté chez les enfants, le nombre croissant d’enfants contraints de dormir à la rue, les retards dramatiques dans la prise en charge de la santé mentale des jeunes, l’augmentation des dispositifs répressifs lorsqu’ils se mobilisent, le recul progressif des principes protecteurs de l’ordonnance de 1945, les dysfonctionnements dangereux de l’aide sociale à l’enfance (ASE)… À cela s’ajoute la faible promotion de la participation des jeunes à la vie publique, la remise en cause de la parole des enfants victimes de violences sexistes et sexuelles (VSS), ainsi que la faiblesse de la réflexion face aux dangers auxquels ils sont exposés sur les réseaux sociaux. (...)

Et ce délaissement touche plus particulièrement les enfants de milieux populaires – précarisés ou exploités en filière professionnelle, plus encore les enfants d’ascendance immigrée et les enfants étrangers arrivant seuls ou en famille sur le sol français.

La Cide a marqué un tournant historique : l’enfant reconnu comme sujet de droits, enfin. Aujourd’hui, l’histoire se grippe et c’est tout sauf une bonne nouvelle. (...)