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France24/AFP
Vers un désarmement du Hezbollah ? Le Liban prépare le monopole étatique des armes
#Liban #USA #Hezbollah
Article mis en ligne le 6 août 2025

Le gouvernement libanais a chargé mardi l’armée de préparer un plan pour désarmer le Hezbollah, d’ici la fin de l’année. Une mesure demandée par les États-Unis. Le même jour, le secrétaire général du Hezbollah libanais, Naïm Qassem, a déclaré que le parti n’accepterait pas de calendrier imposé pour remettre ses armes tant qu’Israël poursuit ses attaques au Liban.

Encore impensable avant la guerre avec Israël à l’automne dernier, cette décision du gouvernement intervient alors que le mouvement pro-iranien en est sorti très affaibli. Son influence sur la scène politique libanaise, qu’il dominait depuis des années, a nettement reculé.

À l’ordre du jour de la réunion, présidée par le chef de l’État, Joseph Aoun, figurent notamment "l’affirmation de la souveraineté de l’État sur l’ensemble de son territoire par ses propres moyens exclusivement" et "l’examen des dispositions relatives au cessez-le-feu" ayant mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël le 27 novembre dernier.

Le désarmement du Hezbollah, seule faction à avoir conservé son arsenal après la guerre civile (1975-1990), constitue une question épineuse au Liban. (...)

"Aucun nouvel accord"

Naïm Qassem a critiqué la proposition de l’émissaire américain Tom Barrack sur le désarmement du Hezbollah, estimant qu’il s’agissait d’un "diktat" destiné à "priver le Hezbollah et le Liban tout entier de leur force".

Tom Barrack avait appelé le gouvernement libanais fin juillet à traduire en actes "immédiatement" ses engagements à garantir à l’État "le monopole des armes".

Un responsable libanais impliqué dans les discussions a indiqué à l’AFP, sous couvert d’anonymat, que "Washington faisait pression pour que le Hezbollah remette ses armes selon un calendrier précis". Selon la même source, "le Hezbollah ne remettra pas ses armes sans contrepartie, ce que les Américains savent pertinemment".

Naïm Qassem a affirmé dans son discours que son parti "n’accepterait aucun nouvel accord autre que l’accord" de cessez-le-feu conclu le 27 novembre entre le Liban et Israël.

Joseph Aoun a réaffirmé il y a quelques jours la détermination du gouvernement à désarmer tous les groupes, y compris le Hezbollah.

Le mouvement réclame, au préalable, un retrait d’Israël des cinq positions qu’il occupe dans le sud du Liban depuis la dernière guerre, l’arrêt des attaques et des bombardements israéliens et la reconstruction d’après-guerre, notamment.

Un plan pour garantir à l’État le monopole des armes (...)

L’accord de cessez-le-feu du 27 novembre stipule que seules l’armée, les forces de la Sécurité intérieure, la Sûreté générale, la Sûreté de l’État, les douanes libanaises et la police municipale sont autorisées à porter des armes au Liban.

Le Conseil des ministres a également décidé, selon Nawaf Salam, de "poursuivre jeudi l’examen du document présenté par la partie américaine", en référence à la proposition transmise par l’émissaire américain Tom Barrack, qui propose un calendrier de désarmement du Hezbollah.

Le ministre de l’Information, Paul Morcos, a précisé lors de la lecture des décisions du gouvernement que ce dernier s’était fixé comme échéance "la fin de l’année pour confier le monopole des armes à l’État libanais". Il a ajouté que les ministres Tamara Zein, proche du mouvement chiite Amal, allié du Hezbollah, et Rakan Nasreddine, proche du Hezbollah, avaient quitté la séance pour marquer leur opposition à la décision adoptée par le gouvernement.