Claudia Sheinbaum a présenté les grandes lignes d’un plan de lutte contre les violences sexuelles après avoir elle-même été victime d’une agression, en pleine rue, mardi à Mexico. La première présidente de l’histoire du pays a mis le combat contre le machisme au cœur de ses discours depuis son arrivée au pouvoir en 2024.
La scène se passe en pleine rue, et dans le cœur de la capitale mexicaine, mardi 5 novembre. La présidente, Claudia Sheinbaum, doit participer à un événement public. Elle est en pleine discussion avec des sympathisants quand un homme s’approche d’elle, presque titubant, tente de l’enlacer, puis promène ses mains sur ses hanches et sa poitrine.
(...) Dès son arrivée au pouvoir, elle a mis en avant la défense des droits des femmes, et la lutte contre le machisme, dans une société où le patriarcat est particulièrement ancré. "Je n’arrive pas seule, mais avec vous toutes, avec les héroïnes qui nous ont légué notre patrie, nos mères, nos sœurs et nos filles", disait-elle lors de son investiture, en octobre 2024.
Popularité record, mais défis nombreux
Un peu plus d’un an plus tard, et confrontée à l’exercice du pouvoir, Claudia Sheinbaum bénéficie toujours d’une très forte popularité, avec près de 80% d’opinions favorables, un chiffre à faire pâlir d’envie nombre de chefs d’États sur la planète.
Un soutien massif à sa politique de gauche, qui s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur et mentor, Andres Manuel Lopez Obrador, dit AMLO, dont elle tire les fruits de la politique, avec notamment une baisse sensible de la pauvreté sur les sept dernières années. Un modèle dont elle a su s’émanciper, alors que les commentaires misogynes la présentant comme sa "marionnette" n’avaient pas manqué lors de son élection. (...)
**Saluée pour son sang-froid, la dirigeante du plus grand pays d’Amérique centrale a su imposer son style, notamment face à la tornade Trump, avec qui elle doit mener des négociations complexes sur l’immigration ou les droits de douane. Un défi toujours d’actualité, comme celui des questions de sécurité, omniprésentes au Mexique, où la baisse revendiquée du nombre d’homicides masque difficilement un bond des disparitions.
Un autre élément tempère son bilan sur le plan démocratique. Le vote d’une reforme judiciaire, qui a instauré l’élection de tous les magistrats du pays par la population. Un scrutin organisé avant l’été, largement contesté par l’opposition, et qui a péniblement atteint les 13% de participation. Il a conduit à l’élection de juges, plébiscités pour la plupart pour leur fidélité ou leur proximité avec le parti au pouvoir, ce qui interroge évidemment sur leur impartialité.
Voir aussi (France 24)
Mexique : après son agression, la présidente lance un plan national contre les violences sexuelles
La présidente mexicaine Claudia Scheinbaum, victime d’une agression sexuelle en pleine rue le 4 novembre, a présenté un plan pour encourager les plaintes et les sanctions contre les agresseurs. Mais pour beaucoup de femmes, le projet n’est pas assez ambitieux face à l’ampleur du harcèlement sexuel au Mexique.