
Dans un post Instagram, la chanteuse a réclamé des « actes forts et immédiats » contre la guerre à Gaza, au-delà de la reconnaissance d’un Etat palestinien. Elle a aussi demandé au président de ne pas utiliser « les mots des artistes », s’il n’agit pas « pour les vies qu’ils défendent ».
Une prise de position rare, claire et courageuse. Dans un post Instagram, publié samedi 26 juillet, la chanteuse Zaho de Sagazan a interpellé Emmanuel Macron sur la situation à Gaza. Une publication, likée plus de 90 000 fois à la mi-journée ce dimanche, où elle réclame des « actes forts et immédiats » contre le « massacre sans fin » des Palestiniens par Israël.
« Aujourd’hui, je ne peux plus me contenter de réchauffer les cœurs sans dénoncer ce qui s’effondre autour de nous, commence celle qui avait participé en juillet 2024 à un concert caritatif en faveur de l’aide humanitaire à Gaza. Je ne peux plus chanter la beauté de la vie sans nommer l’injustice qu’on laisse s’installer. »
Dans ce long texte, l’artiste aux quatre Victoires de la musique dénonce les atrocités à Gaza et le discours ambiant du monde qui « regarde ailleurs », ou « pire : il justifie, relativise, temporise ». « Le 7 octobre [2023], des civils israéliens ont été victimes de crimes atroces commis par le Hamas. Personne ne le nie, rien ne le justifie, écrit-elle. Mais ces violences ne peuvent servir d’alibi à un massacre sans fin. » (...)
Critiquant la stratégie militaire israélienne, dont les attaques « détruisent écoles, hôpitaux, quartiers de civils » et tuent des femmes et des enfants, elle s’insurge aussi contre les accusations d’antisémitisme qui émergent à chaque fois qu’une voix s’élève pour dénoncer « ces horreurs ». (...)
« Nous ne sommes pas là pour enjoliver l’inaction »
La fin de la publication se présente sous forme d’adresse directe à « Monsieur le Président ». L’artiste de 25 ans, qui avait ouvert la cérémonie de Clôture des JO de Paris 2024, note d’abord que celui-ci a plusieurs fois utilisé dans ses communications, son tube « La symphonie des éclairs » - une ode à la sensibilité où elle a tenté de « rendre beau ce qui ne l’était pas ». « Mais pendant que vous célébrez “la lumière”, la sensibilité, la compassion, sous les nuages, à quelques kilomètres de chez nous, des enfants vivent l’enfer », pique-t-elle. Elle avertit alors le chef de l’Etat :
" « Je vous le dis avec gravité : n’utilisez pas les mots des artistes si vous n’agissez pas pour les vies qu’ils défendent. Ne décorez pas votre communication avec mes chansons si, par ailleurs, vous laissez faire un massacre. Nous ne sommes pas là pour enjoliver l’inaction. »"
Zaho de Sagazan termine son texte en détaillant les actions attendues : exiger un cessez-le-feu total, mettre fin à la coopération militaire (la France continue de vendre du matériel militaire à Israël), assurer la livraison d’aide humanitaire bloquée par l’Etat hébreu, sanctionner les violations du droit international et soutenir les enquêtes pour crimes de guerre. « Reconnaître l’État palestinien (sic) est un geste symbolique nécessaire, mais il ne suffit pas », avertit-elle alors que le président a annoncé qu’il le ferait en septembre. (...)
« Je partage votre exigence », répond Macron (...)
Amnesty International
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