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Contre-sommet : « Ce G7 n’est pas un point d’arrivée, c’est un point de départ »
Article mis en ligne le 22 août 2019
dernière modification le 20 août 2019

Le G7 réunira les chefs d’État des sept plus grandes puissances mondiales à Biarritz du 24 au 26 août. Un contre-sommet commence ce lundi à l’appel de la coalition « G7 EZ » (« G7 non » en basque) qui regroupe 50 organisations basques des deux côtés de la frontière, et d’un cartel de 80 organisations françaises réunies dans « Alternative G7 ». Nous avons interrogé Camille*, membre du collectif Aman Komunak, un réseau anticapitaliste et autogestionnaire basque qui participe à la plateforme unitaire.

Le thème de ce G7 est la lutte contre les inégalités. Qu’est ce que cela t’inspire ?

C’est du bluff et du cynisme. La manière dont il est organisé est révélatrice. Ils annoncent qu’ils vont mettre en place des solutions pour la planète et pour les gens, et pour cela ils réquisitionnent la moitié du territoire. Il y a énormément de mesures d’interdiction et de restriction. On ne sait pas combien de forces de police vont venir, mais tout est démesuré, le coût du sommet compris. Comment peut-on penser que ces gens-là vont parler de nous, alors qu’ils ne parlent pas avec nous ?

Quels sont les enjeux du contre sommet ?

Ils sont multiples dans la mesure où il y a beaucoup d’organisations différentes impliquées, aussi bien du Pays basque sud que du Pays basque nord. Tout le spectre militant basque travaille dessus. C’est important parce que cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu de tentative de travail en commun. Cela permet de mettre en avant les différentes luttes et dynamiques présentes au Pays basque, en lien avec les luttes qui ont lieu ailleurs. Nous sommes un territoire spécifique avec une tradition de luttes. Ce G7 agit pour nous comme un révélateur.

Qu’avez-vous prévu durant cette semaine ?

Nous organisons des rencontres intergalactiques. Les deux dernières années, elles ont eu lieu à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Ici, traditionnellement certaines stratégies sont assez hégémoniques avec de grandes organisations qui sont très frileuses par rapport aux thématiques et mouvances plus horizontales ou par rapport à la violence. (...)

Le G7 a déclenché un débat ouvert au Pays basque. C’est important parce qu’il y a des repositionnements. Les rencontres intergalactiques sont le off du festival. Elles sont portées par des collectifs qui ont plus à cœur l’anticapitalisme et plus de radicalité. Mais cela reste un espace ouvert dans le centre-ville d’Hendaye. Il y a aura des ateliers, des conférences, des rencontres et des événements culturels.

Comment se présentent les manifestations ce week-end ?

La manifestation de la plateforme qui aura lieu à Hendaye le samedi 24 août à 11 heures, le jour où commence le sommet, s’annonce plutôt calme. Il y a eu des négociations avec la préfecture. Par contre, des appels commencent à circuler pour samedi après-midi de la part des gilets jaunes ou de groupes autonomes avec des manifestations non déclarées. Ensuite, dimanche midi, il y aura sept rassemblements, appelés par la plateforme autour de Biarritz pour protester contre les mesures d’interdictions. Là, cela dépendra surtout de l’attitude des forces de police. Enfin, il y aura des blocages comme ceux proposés par « G7 Blokatu » et d’autres collectifs. Pour notre part, nous appelons à participer à toutes les mobilisations qui auront lieu contre le G7, quelle qu’elle soit. (...)

Dans tous les cas, le G7 bloque et perturbe déjà le territoire. C’est déjà un chaos sans nom. ! (...)

Nous espérons qu’il va y avoir une conjonction, voire une convergence massive de gens qui sont contre ce système ultralibéral, et que ce sera une démonstration de force. Mais au-delà, ce G7 n’est pas un point d’arrivée. C’est un point de départ par rapport à ce que cela peut ouvrir comme perspective dans le monde militant local.