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Futura Sciences
Cet oiseau ne devrait pas exister : les chercheurs n’en croyaient pas leurs yeux
#hybridation #rechauffementclimatique
Article mis en ligne le 4 octobre 2025
dernière modification le 28 septembre 2025

Dans un paisible jardin texan, un oiseau inconnu a intrigué les observateurs. Ni tout à fait geai bleu, ni pleinement geai vert, il s’est révélé être le fruit inattendu d’une rencontre rare entre deux espèces. Un indice que le changement climatique pourrait déjà remodeler la biodiversité.

Des biologistes de l’Université du Texas ont identifié cet oiseau comme un hybride naturel, issu d’un geai bleu mâle et d’une femelle geai vert. Une véritable surprise : près de sept millions d’années séparent ces deux espèces dont les territoires ne se touchaient pas il y a encore quelques décennies.

« Nous pensons qu’il s’agit du premier vertébré observé qui se serait hybridé à la suite de l’expansion de deux espèces, expansion en partie liée au changement climatique », explique Brian Stokes, étudiant diplômé en écologie, évolution et comportement à Université du Texas, à Austin, et premier auteur de l’étude parue dans Ecology and Evolution. (...)

Le réchauffement du climat a favorisé la progression des geais verts vers le nord et celle des geais bleus vers l’ouest, jusqu’à ce que leurs aires se chevauchent aujourd’hui autour de San Antonio.

Une découverte digne d’un coup de filet

Alors qu’il étudiait les geais verts, Brian Stokes scrutait régulièrement les réseaux sociaux d’ornithologues amateurs. C’est là qu’il repère la photo d’un oiseau bleu masqué de noir, au poitrail blanc, postée par une habitante d’une banlieue de San Antonio. Intrigué, il se rend sur place.

Le premier jour, l’oiseau se montre insaisissable. Le lendemain, il se prend enfin dans un filet japonais, un maillage de nylon presque invisible pour les oiseaux en vol. Brian Stokes prélève un échantillon de sang, bague l’oiseau puis le relâche. L’animal disparaît plusieurs années avant de réapparaître dans le même jardin en juin 2025. Un hasard heureux, selon le chercheur. (...)

L’analyse génétique révèle un mâle hybride, dont l’aspect rappelle un autre croisement de geai bleu et de geai vert réalisé en captivité dans les années 1970 et toujours conservé au Musée des sciences et de l’histoire de Fort Worth.

Un phénomène plus fréquent qu’on ne le croit

Pour Brian Stokes, l’hybridation pourrait être bien plus répandue que ce que l’on observe. Souvent, les espèces potentiellement compatibles restent isolées géographiquement. Mais lorsque les changements climatiques rapprochent leurs aires de répartition, de telles unions deviennent possibles.