
Milan se retrouve au centre d’une nouvelle bataille sociale avec l’expulsion de Leoncavallo, un centre social emblématique, au milieu de tensions politiques et d’histoires de résistance.
Milan, 2025. Aujourd’hui, le centre social de Leoncavallo, l’un des plus célèbres d’Italie, est évacué par les forces de l’ordre. L’opération, qui a débuté ce matin (21 août), a mobilisé les forces de l’ordre en réponse à une mesure annoncée par le gouvernement. Le préfet Piantedosi a déclaré la guerre aux symboles de l’occupation illégale, et Leoncavallo a été identifié comme une cible privilégiée.
« Maintenant, c’est Milan qui décide ! » C’est le message envoyé par les occupants sur les réseaux sociaux, démontrant leur détermination à résister.
Le contexte de l’expulsion
Le Leoncavallo n’est pas seulement un lieu de rencontre, mais un symbole de la culture alternative et la résistance à la spéculation immobilière qui gangrène la ville. La décision de évacuer le centre intervient à un moment délicat, l’huissier étant attendu le 9 septembre pour le 133e tentative d’expulsion. Le processus s’est accéléré durant un été marqué par une enquête du parquet de Milan sur des spéculations immobilières. Des personnalités influentes, dont le maire Giuseppe Sala, sont impliquées dans l’enquête, qui a soulevé des questions sur des pratiques de corruption dans l’urbanisme de la ville.
Selon des sources officielles, la Cour d’appel civile de Milan a décidé que le ministère de l’Intérieur devra indemniser les propriétaires de la propriété à hauteur d’environ 3 millions d’euros Pour l’expulsion manquée. Or, paradoxalement, ce même ministère demande aujourd’hui à l’association Le Mamme Antifasciste del Leoncavallo de rembourser cette somme. Cette situation reflète une réalité complexe où l’État se retrouve à rejeter ses responsabilités sur une association de citoyens. On peut toutefois se demander : Est-il juste que les citoyens paient pour les échecs de l’État ? (...)
Cependant, les questions se multiplient. Si la tolérance envers les squatteurs est le principe directeur du gouvernement, pourquoi le même traitement n’est-il pas appliqué à Casa Pound ? Cette question émane non seulement des partisans de Leoncavallo, mais aussi de personnalités politiques de premier plan, comme l’ancien ministre Elio Vito, qui a émis des doutes sur les réseaux sociaux quant à la cohérence de l’action du gouvernement. Est-il juste d’avoir deux poids deux mesures dans ces situations ?
La signification de Leoncavallo
Le Leoncavallo n’est pas seulement un bâtiment ; c’est un symbole de la lutte pour la justice sociale et les droits des citoyens dans une ville en constante transformation (...)
Malgré les 50 ans d’existence du centre, qui offre des services sociaux tels que des garderies, des écoles, des cafétérias et des ateliers, la municipalité a récemment proposé de délocaliser ses activités. Cette décision est perçue comme une nouvelle tentative de désunir une communauté qui résiste depuis longtemps. L’expulsion de Leoncavallo représente donc non seulement la perte d’un espace physique, Mais c’est une attaque contre toute une culture de résistance et de solidarité qui caractérise Milan (...)
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– (Secours Rouge)
Italie : Leoncavallo, un centre autogéré expulsé après 31 ans d’occupation
Le Leoncavallo est l’un des centres sociaux les plus célèbres d’Italie, occupé depuis 1975 à Milan. Depuis 1994, il est géré par l’« Associazione mamme antifasciste del Leoncavallo », située via Watteau. Le 21 août 2025, il a été expulsé lors d’une opération organisée par le ministère de l’Intérieur. Meloni a justifié cette expulsion en arguant qu’il ne devrait pas y avoir de « zones de non-droit ». Un tribunal avait précédemment condamné le gouvernement romain à verser environ trois millions d’euros de dommages et intérêts aux propriétaires. Le bâtiment appartient à une famille d’entrepreneurs qui le réclame depuis de nombreuses années. La ville de Milan affirme ne pas avoir été informée de l’expulsion à l’avance.