
Dans leur non-lieu, les juges ont estimé qu’il "n’existe pas de charges suffisantes" contre elle pour considérer "qu’elle ait pu être complice d’acte de génocide" contre les Tustis en 1994.
Le parquet national antiterroriste annonce jeudi 21 août à France Inter faire appel du non-lieu prononcé en faveur d’Agathe Habyarimana, la veuve de l’ancien président rwandais hutu assassiné. (...)
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– (Jeune Afrique)
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La perspective d’un procès pour Agathe Habyarimana, 82 ans, placée depuis 2016 sous le statut plus favorable de témoin assisté, s’éloigne encore un peu plus, alors que cette affaire a donné lieu à un bras de fer entre les juges d’instruction et le Pnat. (...)
« À ce jour, Agathe Kanziga apparaît non comme auteure de génocide, mais bien comme une victime de [l’]attentat terroriste » dans lequel ont notamment été tués son mari et des proches, ajoutent les juges.
La veuve de Juvénal Habyarimana, dont l’assassinat, le 6 avril 1994, avait servi de prétexte au déclenchement des massacres contre la minorité tutsi, est visée depuis 2008 par une enquête en France pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité, ouverte après une plainte du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR).
Les investigations avaient été clôturées en 2022, mais le Pnat, qui comprend un pôle crimes contre l’humanité, avait demandé en août de la même année de nouvelles investigations, demandes qu’il a renouvelées en septembre 2024 en saisissant la chambre de l’instruction et en demandant la mise en examen d’Agathe Habyarimana pour entente en vue de la commission du génocide contre les Tutsi.
Pilier de l’Akazu
Le 15 mai 2025, les juges d’instruction avaient déjà rendu une ordonnance expliquant les raisons pour lesquelles cette mise en examen ne leur semblait pas justifiée. Le Pnat avait fait appel dans la foulée de cette ordonnance, un appel qui n’a pas encore été examiné.
Selon les associations parties civiles, Agathe Habyarimana aurait été un pilier de l’Akazu (« La petite maison », en kinyarwanda), ce groupe informel d’extrémistes hutu placés au cœur de l’État, de l’armée et du monde des affaires dont plusieurs membres influents lui étaient apparentés.