
Le militant libanais propalestinien Georges Abdallah, dont la libération a été ordonnée la semaine dernière par la justice française, doit quitter sa prison du sud de la France vendredi pour rejoindre Beyrouth. Il a passé plus de 40 ans en détention pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien.
C’est le jour J pour l’un des plus anciens détenus de France : le militant libanais propalestinien Georges Abdallah, condamné dans les années 1980 pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien, est sorti vendredi 25 juillet de prison après plus de 40 ans derrière les barreaux en France, et doit rentrer dans son pays.
Des journalistes de l’AFP sur place ont vu un convoi de six véhicules et la voiture du préfet des Hautes-Pyrénées quitter le centre pénitentiaire de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) sur les coups de 3 h 40 (1 h 40 GMT). Georges Abdallah, condamné dans les années 1980 pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien, doit se rendre à l’aéroport de Roissy où il pourrait prendre un vol pour Beyrouth dans la matinée. (...)
"Choc émotionnel" et "victoire politique"
"C’est à la fois une joie pour lui, un choc émotionnel et une victoire politique après tout ce temps", a confié à l’AFP son avocat Jean-Louis Chalanset après le départ du convoi, sans être en mesure de confirmer la présence de Georges Abdallah dans l’un des vans. "Il aurait dû sortir il y a tellement longtemps".
La cour d’appel de Paris a ordonné sa libération la semaine dernière, "à compter du 25 juillet", à condition qu’il quitte le territoire français et n’y revienne plus. Il était libérable depuis 1999 mais avait vu jusque-là sa dizaine de demandes échouer. (...)
Ses proches espèrent qu’il sera accueilli au "salon d’honneur" de l’aéroport de Beyrouth. Ils ont demandé l’autorisation aux autorités libanaises, qui réclamaient depuis des années à la France la libération de Georges Abdallah. Ce dernier se rendra ensuite dans son village natal de Kobayat (nord du Liban), où "un accueil populaire et officiel lui sera réservé" selon sa famille.
L’AFP l’a rencontré le jour de la décision, dans sa cellule, en accompagnant une parlementaire. "Quarante ans, c’est beaucoup, mais on ne les sent pas quand il y a une dynamique de lutte", avait assuré le détenu à l’épaisse barbe devenue blanche. (...)
Tout en regrettant qu’il n’ait pas "évolué" ni exprimé de "regret ou compassion pour les victimes qu’il considère comme des ennemis", les juges ont estimé que Georges Abdallah, qui veut "finir ses jours" dans son village, peut-être en s’engageant en politique locale, ne représente plus aujourd’hui de risque de trouble à l’ordre public. (...)
L’ancien instituteur a toutes ces années nié son implication dans l’assassinat des diplomates, tout en refusant de condamner des "actes de résistance" contre "l’oppression israélienne et américaine".