Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Amnesty International
Hong-Kong : cinq ans d’injustices au nom de la « sécurité nationale »
#HongKong #Chine #repression
Article mis en ligne le 3 juillet 2025
dernière modification le 1er juillet 2025

Société civile démantelée, droits à la liberté d’expression et d’association fortement restreints, répression des manifestant·es… Depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur la sécurité nationale le 30 juin 2020, la situation des droits humains à Hong Kong s’est considérablement dégradée. Les autorités doivent cesser immédiatement d’utiliser la « sécurité nationale » comme prétexte pour réprimer le droit à la liberté d’expression.

Condamnations injustes

Dans notre rapport « L’État peut enfermer les gens, mais pas leur pensée : comment la Loi sur la sécurité nationale à Hong Kong a restreint les droits humains en cinq ans », nous avons enquêté sur plus de 250 cas de personnes arrêtées et/ou poursuivies pour des infractions en vertu de la loi sur la « sécurité nationale ». Nos conclusions sont implacables : l’immense majorité des personnes poursuivies pour des infractions relatives à cette loi n’avait fait qu’exercer leurs droits de manière légitime.

Sur l’ensemble des affaires classées, près de 85% concernaient des cas d’exercice légitime de la liberté d’expression. Selon les normes internationales, ces personnes n’auraient jamais dû faire l’objet d’un traitement pénal, puisqu’il n’y avait aucun indice de violences ou d’incitation à la violence. En outre, les procureurs ont fait appel des rares cas d’acquittements prononcés par les tribunaux. (...)

328 jours dans les geôles

Notre enquête démontre par ailleurs que les tribunaux ont refusé de libérer sous caution l’immense majorité des personnes poursuivies au titre cette loi. En moyenne, ces personnes ont passé environ 11 mois en détention avant d’être jugées, soit 328 jours.

Sur l’ensemble des personnes n’ayant pas bénéficié de libération sous caution, une partie importante d’entre elles ont passé au moins un an en détention jusqu’à l’ouverture d’un procès ou d’une procédure sur reconnaissance de culpabilité.

La militante et avocate Chow Hang-tung et l’ancien législateur Lee Cheuk-yan ont chacun été placés en détention provisoire pendant 1 359 jours, soit environ 3,7 ans. Ils s’étaient mobilisés en mémoire à la répression des manifestant·es de la place Tiananmen de 1989.

Une politique de la peur

En violation totale du droit international, la loi sur la « sécurité nationale » a donné un passe-droit aux autorités pour réprimer les voix dissidentes et instaurer un véritable climat de peur et d’autocensure.

En vertu de cette loi, la police a maintenu de facto une interdiction générale de toute forme de manifestation pacifique critiquant les politiques gouvernementales ou défendant les droits humains. Des dizaines d’associations, auparavant actives sur les questions de droits humains, se sont dissoutes, craignant des conséquences juridiques et des pressions politiques. (...)

Une législation répressive et liberticide (...)

En cinq ans, la Loi sur la sécurité nationale a transformé Hong Kong d’une ville de tolérance et de débat ouvert en une ville de répression et d’autocensure.

Sarah Brooks, directrice pour la Chine au sein d’Amnesty International
Nos demandes

Personne ne devrait craindre d’être emprisonné pour avoir simplement exercé son droit à la liberté d’expression. C’est pourquoi nous appelons :

  • Le gouvernement de Hong Kong à cesser immédiatement d’appliquer la législation relative à la sécurité nationale.
  • Les gouvernements à réagir et user de leur influence pour faire pression sur les autorités de Hong Kong et de la Chine afin qu’elles abrogent cette législation.