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"J’avais peur de mourir" : un Égyptien secouru en Méditerranée après 40h à la dérive revient sur son sauvetage
#Mediterranee #migrants #immigration #naufrages
Article mis en ligne le 28 septembre 2025
dernière modification le 24 septembre 2025

Le 16 juillet dernier, Rafie Nadi, 23 ans, a été secouru par une famille de plaisanciers en bateau en pleine mer Méditerranée. Ce jeune Égyptien portait une combinaison de nage et des palmes et n’avait qu’une simple bouée pour l’aider à nager. Il cherchait initialement à rejoindre l’enclave espagnole au Maroc de Ceuta mais avait dérivé pendant 40 heures. Il est revenu sur ce traumatisme pour le quotidien britannique The Guardian.

(...) "Un plan alternatif" avec des bouées et des palmes

"Après quatre tentatives infructueuses pour escalader la barrière frontalière de Ceuta, Nadi et son ami ont élaboré un plan alternatif, rassemblant des fonds pour acheter des combinaisons de plongée, des bouées gonflables et des palmes. C’était leur meilleure option, ont-ils estimé, car ils étaient de bons nageurs et aucun d’eux n’avait les 3 000 à 4 000 euros que les passeurs demandaient pour entrer en Europe", détaille The Guardian.

Pour mettre toutes les chances de leur côté, les deux garçons s’entraînent pendant plusieurs semaines avant de tenter la traversée. Mais, le jour de leur départ, le 14 juillet, la mer est plus agitée que prévu. Rafie Nadi et son ami parviennent à échapper aux soldats sur la plage mais, au matin, "après avoir nagé pendant plus de huit heures", la mer les sépare. (...)

L’Égyptien se retrouve seul dans l’immensité de la mer et décide rapidement d’économiser ses forces au cas où un bateau le verrait. "J’étais terrifié à l’idée de mourir en mer. J’espérais que Dieu me sauverait ou que je trouverais un bateau et que je m’approcherais suffisamment pour qu’ils puissent me secourir", a-t-il confié au Guardian. "Je pensais à ma mère, que je n’avais pas vue depuis cinq ans, et à mon désir de la revoir avant de mourir. J’ai prié Dieu de ne pas me laisser mourir afin que ma mère ne souffre pas. Ma famille savait que j’avais essayé de franchir le mur, mais je ne leur avais pas parlé de mon projet de traversée à la nage."
Un sauvetage extraordinaire

Cinq navires sont passés à proximité du jeune homme, mais aucun n’a vu ni entendu ses appels. "L’un d’eux avait beaucoup de personnes à bord, peut-être des travailleurs : il ressemblait à un navire commercial. J’ai agité les bras et crié ’Au secours, au secours’ à plusieurs reprises, mais personne n’a répondu. Pourtant, j’étais très proche d’eux", se souvient Rafie Nadi.

Après deux nuits et une journée entière en mer, l’Égyptien retrouve espoir lorsqu’un bateau de plaisance semble enfin l’avoir repéré à la jumelle. "J’ai commencé à nager vers eux, ils m’ont lancé une corde et je l’ai attrapée. Ils m’ont hissé à bord, m’ont donné à manger, à boire et des vêtements." Ce sauvetage hors norme a été immortalisé par l’un des passagers du bateau. "C’est incroyable où il se trouve, car regardez, tous les bateaux qui passent sont vraiment loin de lui", dit celui-ci en espagnol dans la vidéo qui avait fait le tour des médias en juillet. (...)

À terre, Rafie Nadi a été remis à la police et à la Croix-Rouge qui lui a indiqué que son ami avait lui aussi été retrouvé sain et sauf en mer, au large de Malaga.

En Espagne, le jeune homme a découvert une réalité bien éloignée de celle qu’il avait imaginée. En tant qu’Égyptien, ses chances d’obtenir l’asile en Europe sont très minces. Il souhaiterait travaillé mais là encore les opportunités de travail sont rares.

"Je pensais commencer à travailler dès mon arrivée en Espagne, mais la réalité est tout autre. J’ai découvert que cette situation en Europe ne vaut pas toutes ces souffrances. Si vous avez des papiers, oui, mais sans papiers, c’est très difficile", a encore confié Rafie Nadi au Guardian.

De nombreuses tentatives de jeunes Africains (...)